Chronique n°1 : Cendres et poussière (Cycle de la Terre)

Il y avait une chose qui irritait la danseuse : les Xia avec une tête de coupable. Et celui-là était vraiment... très, très coupable.
Elle le regarda discrètement espionner les troupes en mouvement, se demandant pour qui il travaillait vraiment. Peut-être pour lui. Les Xia ne l'appréciaient pas, ce qui était étonnant parce qu'en règle générale, ils se soutenaient en terre étrangère.

Yu Yan aperçut sur sa gauche un mouvement de soie colorée. Tiens, son visiteur de la veille si ouvert à la discussion...
Peut-être aurait-il quelque chose à lui apprendre et qu'il pourrait aider Xiao Guang à retrouver Petit Renard.

Voyant la jeune guérisseuse se hâter, Yin Qiu dû remettre à plus tard quelque bagatelle avec le sculpturale danseuse Xia qui l'accompagnait.
C'est donc à regretter qu'il se détourna du spectacle de la Xia, dont la pluie avait eut un effet...distrayant... sur ses vêtements.
Il héla donc plutôt l'autre demoiselle qui s'éloignait rapidement.


"Attendez un instant, Gu Nian !" cria-t-il. "J'aimerais m'entretenir un instant avec vous."

Entendant l'interpellation, je m'arrête net, me retournant.

Surprise, je salue l'étrange personnage - dont Yu Yan m'avait précisé la condition.

- Oui, Shi Fu ?

Yin Qiu s'inclina poliment, mais un brin hâtivement pour saluer la demoiselle.
"Excusez-moi de vous déranger alors que vous êtes visiblement pressé..." commença-t-il. "Corrigez-moi si je me trompe, mais il me semble que vous êtes une médecin, une guérisseuse ou une moniale versé dans l'art des soins. C'est je crois à vous que j'ai confié il y a peu la santé d'un prisonnier Jin malencontreusement...hum...atteint dans sa virilité."

Si elle était bien la médecin auquel il avait confié l'homme, elle ne pouvait qu'être de confiance, non ?
Il imaginait mal une espionne dans ce rôle : cela demandait trop de connaissance et surement trop de compassion.
L'eunuque poursuivit donc.
"Il se trouve que je vais faire partie d'un petit détachement qui va...hummm... chercher des choses. Et notamment certains de nos hommes qui ne sont point rentrer à l'heure dû. Il pourrait y avoir du danger, voire des blessées... J'estime qu'une guérisseuse serait un atout pour cette expéditions, mais si j'ai conscience que pour vous, sûrement peu habitué de la chose militaire, cela pourrait représenter un grand péril... Accepteriez-vous tout de même de nous accompagner ?"

Approchant de la sortie, Ma Huo Yan remarque que Yin Qiu est lui aussi pour le départ. A peine une journée et les voilà catapultés capitaines dans l'armée du général Wang sur lesquels sont placé de nombreux espoirs. On peut dire que ce sont des promotions éclairs. Le cavalier s'approche de l'eunuque et lui propose la main.

"Bonne chance Yin Xiong Di. Soyez prudent"

Je m'apprête à répondre quand je vois l'homme en armure - celui-là même qui m'avait aidée à convaincre les personnes présentes de me laisser soigner le soldat ennemi - s'approcher. Je m'incline bas et j'attends qu'il soit parti pour répondre, ne voulant pas interférer de manière discourtoise. Je me sens en présence de deux hommes d'exception, et je me sens terriblement intimidée.

Cependant, mon cœur bat la chamade à l'idée que je vais pouvoir sortir de ces murs. Il faut que je sache s'ils vont dans la bonne direction. Mais même si ce n'est pas le cas... ai-je le droit de refuser mon aide à ceux qui en ont besoin ?

Yin Qiu répondit d'un sourire à Ma Huo Yan. Malgré leurs différences, les épreuves communes les avaient sensiblement rapprochés.
"Duo Xie, mon ami... Mais vous me connaissez : plus prudent que moi, ce serait sombrer dans la lâcheté." rigola-t-il. Puis il baissa la voix. "Bon, cette tentative de courir sur un lac restera entre nous, hein ?".
Après un clin d'oeil, il se reprit, tout de même conscient de la gravité de la situation.
"Bonne chance à vous Ma Huo Yan. Tâcher de ramener tout le monde entier à la maison. Nos soit disant promotions ne valent rien si on les construit sur des cadavres et des drames."

L'eunuque se retourna alors vers la jeune femme, notant au passage son extrême politesse, confinant presque à la timidité maladive.
"Pardonner l'interruption, Gu Niang. Je constate également avec honte que j'ai oublié de me présenter à vous avant de vous accabler de ma requête. Je me nomme Yin Qiu et je suis...hummm... Une sorte d'aide discrète pour le général Wang. Je prierais de garder ce fait pour vous. Vous me semblez être une personne de confiance, mais nous sommes hélas en temps de guerre et il nous faut nous méfier des espions."
Instinctivement, il jeta un oeil à la belle Xia non-loin. Même s'il l'appréciait (beaucoup trop), il se devait de conserver quelques suspicions à son égard.
"Je ne peux donc pas vous révéler le but exact de notre expédition sans votre accord et la promesse de rester discrète sur ce que vous pourriez apprendre... Je sais que c'est un choix difficile. Vous seriez sans doute un atout pour nous, mais je ne veux rien vous imposer. Je suis conscient que vous devez avoir moult devoirs et que peut être des malades ou des blessés vous réclame."

J'écoute les deux hommes discuter, bien curieuse de savoir à quoi ils font référence exactement, mais n'osant le demander.

- Je sais me battre, dis-je. Je ne suis certes pas la meilleure combattante du monde, mais j'ai quelques bases. Je vais vous accompagner, bien sûr, si vous avez besoin de moi...

J'ai un petit pincement au cœur en pensant à Xiao Hu Li.

- Quant à ma discrétion, si elle est requise, elle est bien sûr totalement assurée. Je voudrais juste savoir... par où vous allez ? Si vous pouvez me le dire...

Pourvu que ce soit le bon endroit !

La réponse de Yin Qiu est comme à son habitude pleine d'espoir mais aussi pleine de sagesse. Ma Huo Yan s'incline et reconnait la guérisseuse. Il est loin d'être idiot d'avoir une telle aide surtout pour la mission qu'il l'attend. Il leva alors sa lance pour signifier à ses hommes qu'il était temps de partir et avant de se mettre en chemin. Le temps n'était pas un luxe qu'ils pouvaient se permettre de gaspiller.

Yin Qiu s'inclina gracieusement.
"Merci de votre aide, Shi Fu." remercia-t-il d'une voix douce et discrète. "Pour l'instant, je puis seulement vous dire que nous nous rendons dans les forêts environnantes. Il s'agit d'une expédition de sauvetage et de... chasse. Quand au gibier, ma foi, vous avez surement entendu des rumeurs là dessus."

Il désigna d'un geste Dame Bai Zhu, sans doute en train d'houspiller les chasseurs et poursuivit sur le ton de la confidence, faisant attention à ce que personne ne les regarde ou ne les entende.
"Nous recherchons tout d'abord les associés de cette dame, une alliée précieuse. Ses hommes sont des spécialistes de la survie et de la discrétions. Pour toutes vous dire, ce sont des brigands de sinistres réputations, peut être un peu injustifié. Ils nous sont cependant d'une aide précieuse, comme l'a reconnu le général Wang. En ces heures graves, il faut parfois chercher des alliés même dans les endroits les plus inattendus... Bref, des hommes pourtant roués sont porté manquant. Les retrouver est notre première tâche..."

Il se tut un instant, laissant la moniale digéré les informations.
Après avoir adressé une amusante parodie de salut militaire ultra-viril à Ma Huo Yan, il poursuivit ses confidences.
"L'autre partie de la mission, même si j'ai le sentiment que tout est lié, consiste à découvrir quels sont les mystérieux inconnus rodant dans nos forêt, se faisant passer pour des fantômes et pourrissant la vie et le moral de la Forteresse. Je ne vous cache pas que ceci sera périlleux, mais je fera mon possible pour vous éviter tout désagrément... Alors, souhaitez-vous malgré tout nous accompagner ?"

Je ne peux m'empêcher de trembler à l'énumération des dangers que court Petit Renard : de dangereux bandits, des spectres... Il faut aller le secourir au plus vite ! C'est tout à fait décidée que je réponds :

- Le temps pour moi de prendre mon arme et une réserve de plantes médicinales et j'arrive !

Ma Huo Yan

La troupe, bien disciplinée, suit les directives du capitaine.
Trois gardes ouvrent les grandes portes Nord ruisselantes pour laisser passer les guerriers...
Bientôt, la forteresse n'est plus qu'un lointain point, noyée par la pluie incessante..
La grande gorge qui sépare le pont du reste de la montagne, elle, ne sera visible que dans quelques heures..

[Des ordres ? Une formation ?]

[Pour les trois autres, RPisez autant que vous voulez et faîtes moi signe quand vous y êtes ]

[Bah moi, je vais me barrer. J'ai pas grand-chose à faire...]

La danseuse regarde les deux autres discuter. Apparemment, Xiao Guang a trouvé un moyen de sortir de la forteresse par elle-même. Elle décide de rentrer se mettre à l'abri et se réchauffer. Il ne sert à rien de rester sous la pluie à attendre une veille et à risquer d'attraper la mort comme une idiote.

* Allez, Yu Yan, retourne te reposer. Il ne sert à rien de te tremper ainsi. *

"Les jumelles, au centre. Les deux guides en tête. Zhang Hei Shan, tu vas derrière les jumelles. L'ancien tu ferme la marche avec l'enragé. Les autres avec moi. Faites comme si nous escortions les jumelles. Comme ça, meme si on se fait attaquer, ça laissera le doute notre mission"

Qing Yu Yan

Au moment où la jeune danseuse fait mine de partir, son regard est happé par celui du serviteur Xia, étrangement déférent.
L'homme au visage de fouine déploie alors une ombrelle noir, soulève légèrement les pans de son Han Fu et traverse la cour pour abriter la courtisane

- Puis-je vous proposer de vous sécher quelques instant près du feu de mon modeste foyer.... fait-il avec un air malicieux, en chinois...

- Vous pouvez en effet proposer, da han. Je suis libre d'accepter ou non, répond la danseuse sur le même ton et dans la même langue en se glissant sous l'ombrelle noire.

Ce serviteur et ses manières de vendu l'intriguent au plus haut point mais elle fait en sorte de soigneusement le dissimuler. Il est toujours plus intéressant de présenter un visage neutre à un nouvel interlocuteur.

- Je vous ai aperçu à l'auberge hier, enchaîne-t-elle en dialecte Xia en relevant délicatement son vêtement pour ne pas le tacher de boue. Vous servez au palais, m'a-t-on dit... Je suis heureuse de voir qu'un compatriote a réussi le début d'une ascension prometteuse.

Elle lui emboîte le pas, souriante.

- Pousseriez-vous l'amabilité jusqu'à m'offrir une tasse de thé ?

Yin Qiu s'inclina encore une fois pour remercier la guérisseuse.
"Ne vous inquiétez pas, nous vous attendrons. Faîtes vite toutefois : Dame Bai Zhu s'inquiète beaucoup pour ses hommes et elle n'est guère encline à la patience..."

L'eunuque retourna ensuite auprès de la maîtresse des Spectres Blancs et des chasseurs.
"Je nous ai embauché une guérisseuse." avoua-t-il à Bai Zhu. "Ses compétences pourraient être fort utile, si nous avions des blessées. Veuillez me pardonner du retard causé par ce coup de tête, mais j'ai à cœur la sécurité de tous..."
Yin Qiu enfila ensuite à regret une tenue de chasseurs, pliant soigneusement son Han Fu blanc, peut discret et forêt.
L'autre inconvénient c'était qu'il ne pouvait aisément dissimulé sa secondaire paire de Hu Die Shuang Dao.
Puisqu'il avait encore quelques instants, l'eunuque se tourna vers les chasseurs, afin de voir qui Dame Bai Zhu avait bien pu choisir.

Je me dépêche de retourner à mon dispensaire où je préviens de mon absence prochaine et récupère toutes mes affaires, à savoir ma bourse pleine d'herbes médicinales et mon Yue ya Chan dont on se demande comment je le porte. Je prends aussi, dans un petit sac, de quoi faire des attelles et des linges propres mis en bande. Enfin, je pense - ou plutôt, je suis le conseil d'une des personnes présentes - à prendre des habits plus chauds.

Puis je me dépêche de retrouver les membres de l'expédition, ne voulant pas trop les retarder - et pressée de retrouver Petit Renard. Dans ma main, les graines du chapelet s'enchaînent tandis que j'essaie de retrouver plus de paix...

Yin Qiu

A peine eut-il le temps de se retourner que l'eunuque entendit une série de gémissement : huit hommes se tenaient le ventre au sol, et cinq autres avaient pris une inquiétante posture de défense face à une Bai Zhu riante, qui secoua violemment ses longs cheveux blancs...

- Je prends les cinq qui ont su éviter l'attaque . Les autres seront inutiles... conclut t-elle en s'arrêtant brusquement de rire.

Elle fixa un instant de son regard vide la jeune guérisseuse et eu un bref sourire amusé sur le visage...

- Voilà donc la sécurité ? Ha !

Qing Yu Yan

L'homme au visage émacié grimaça un sourire...

- Ce sera avec un plaisir certain...Mon maître apprécie toujours que l'on prenne bien soin de ses favorites...

Trottinant avec un air neutre figé sur le visage, il souleva le drap qui recouvrait la porte de son habitation, relativement grande, avec tout le cérémonieux d'un serviteur...

Je salue la femme aux cheveux blancs après avoir jeté un regard plein de compassion aux hommes à terre. J'essaie de trouver quelque chose à répondre sans être discourtoise, mais rien ne me vient à l'esprit. Je finis cependant par bredouiller :

- Je ne suis pas la sécurité. Je suis là pour soigner si jamais on trouve des blessés. Ce n'est pas pareil...

Puis je me tais, rouge de honte. je jette un regard d'appel à Yin Qiu. Aurait-il changé d'avis à mon sujet ? Ne sait-il plus pourquoi il m'a recruté ?

* Ton maître... Mais combien de maîtres sers-tu donc, toi que les tiens méprisent pour te courber devant les Chinois ? Ils seraient sans doute très surpris s'ils savaient. *

La danseuse retint un sourire amusé et rendit son salut au serviteur zélé, puis le précéda dans l'habitation et embrassa l'endroit du regard. Simple, meublé avec minimalisme mais du goût... L'homme avait les moyens mais n'était pas idiot au point d'attiser les convoitises. Les objets chez lui auraient très bien pu être des marques de considération pour un serviteur précieux.

La jeune femme s'installa sur une chaise à haut dossier près de la table de bois et croisa les jambes, balançant négligemment son petit chausson de soie noire au bout de son pied menu. Elle attendit en silence qu'il ait préparé le thé qu'elle avait demandé et amène le sujet après les banalités de convenance. Il apportait des nouvelles de Nuarchi, sans aucun doute... Elle en avait aussi quelques-unes pour lui.

Yin Qiu, fin prêt pour l'expédition se rapprocha de l'esclandre.
Il soupira. Il sentait que cela allait être une longue, très longue journée. Et c'était évidemment à lui de gérer la petite troupe disparate... Ne pourrait-il pas pour une fois se retrouver avec des gens sensés et réfléchit ? Non, là il allait falloir qu'il fasse s'entendre de rustre chasseurs déjà humilié, une dangereuse psychopathe lunatique et une guérisseuse à la timidité et la politesse exacerbée, sans doute une moniale jamais sortis de son couvent...
Mentalement, il ajouta au lot un eunuque artiste martial à la recherche de gloire et de respect.
Il secoua la tête pour se ressaisir. Allez, en piste !

Il commença par la Dame Araignée.
"Bien, je vois que vous avez promptement fait votre choix..." commença-t-il en essayant de ne paraître ni horrifié, ni trop enthousiaste. "Mais de grâce, Dame Bai Zhu, n'abimer pas trop les volontaires et nos alliés. Ils nous sont rares et précieux, et je tiens à conserver les bonnes grâces de la Forteresse. Les talents d'un homme ou d'une femme sont divers et variées, l'adresse au combat n'en est qu'un parmi tant d'autre... Mais je m'en remets à votre jugement et ces 5 hommes nous accompagnerons."

L'eunuque se glissa ensuite aux cotés de la moniale.
"Ne vous laissez par intimider par les manières de Dame Bai Zhu. Elle est inquiète pour ses hommes, c'est tout." lui murmura-t-il. "Elle m'en veut surement d'avoir retarder la mission pour nous octroyer vos services et se gausse donc à travers vous de mon obsession pour la prudence."

Enfin, il se tourna vers les 5 hommes qui avait "survécu" à la rencontre avec la maîtresse des Spectres Blancs.
"Pardonnez la rudesse de cette brutale sélection." déclara-t-il en s'inclinant respectueusement. "Mais le temps presse et comme je l'avais mentionné, nous avons besoin d'hommes roués et prêt à affronter de désagréables surprises... Toujours est-il que nous nous remettons à présent entre vos mains. C'est vous les experts traqueur connaissant cette forêt. Toutefois, nous restons des gens civilisé. Je me nomme Yin Qiu et vous avez durement fait connaissance avec Dame Bai Zhu. La jeune fille ici présente est une guérisseuse de renom qui nous accompagnera."

Il espérait vaguement flatter les hommes qui allait les guider et leur faire comprendre qu'il était le "civilisé" du groupe, l'interface avec qui discuter, et qu'il avait coeur à la santé de ses hommes.