Chronique numéro 1: Derrière les murs (Cycle du Métal)

Citation :

怒发冲冠
nù fà chōng guān
Sous mon casque ma colère se raidit

凭栏处
píng lán chù
Sur le chemin tracé

萧萧雨歇
xiāo xiāo yǔ xiē
L'accablement cesse avec la pluie

抬望眼
tái wàng yǎn
Les yeux vers le ciel

仰天长啸
yǎng tiān cháng xiào
Hurlant profondément

壮怀激烈
zhuàng huái jīliè
De ma poitrine toute passion

三十功名尘与土
sānshí gōng míng chén yú tǔ
Trente ans mes actes ne sont que poussières

八千里路云和月
bāqiān lǐ lù yún hé yuè
nuages et lunes m'accompagnent dans des milliers de kilomètre parcourus

莫等闲
mò děng xián
Ainsi ne pas faiblir

白了少年头
bái liǎo shàonián tóu
Car les jeunes années innocentes

空悲切
kōng bēiqiè
D'une profonde tristesse s'empliront

靖康耻
jìng kāng chǐ
L'humiliation de Jingkang

犹未雪
yóu wèi xuě
N'est pas lavée

臣子恨
chén zǐ hèn
Cette haine solennelle

何时灭
héshí miè
Quand va t-elle cesser

驾长车踏破
jià cháng chē tà pò
Montons nos chars,

贺兰山缺
hè lán shān quē
Traversons la Passe des montagnes de Helan

壮志饥餐胡虏肉
zhuàngzhì jī cān hú lǔ ròu
Déterminé et affamé je festoierai sur les corps des captifs

笑谈渴饮匈奴血
xiào tán kě yǐn xiōng nú xuě
Riant et discutant tout en buvant le sang des barbares

待从头
dài cóng tóu
D'un renouveau à entreprendre

收拾旧山河
shōushi jiù shānhé
Le nettoiement des ancestrales montagnes et rivières

朝天阙
cháo tiān què
En hommage à la Cité Impériale


Général Yue Fei, héros de la guerre des Song du Sud.

Forteresse de Tian Chi, aube

La pluie avait fait place à un épais brouillard grisâtre et les chants des oiseaux laissaient progressivement place aux hennissements des chevaux de guerre, qui s'ébrouaient en faisant cliqueter leurs lourdes bardes de métal...
L'armée du Nord, conduite par le Général Nuarchi en personne, était désormais au pied de Tian Chi.

Dans la forteresse, un silence de mort régnait et le gant de cuir du Général Wang, qui avait désormais laissé couler sa longue chevelure, à peine retenu par un foulard rouge, se serrait sur les remparts...
A ses côtés, Lin Xiao Yu, la jeune stratège de Dali, assistait à sa première et sans doute sa dernière bataille.
Les hommes n'avaient pas démérités, mais le manque d'organisation des populations civiles avait rendu les préparatifs longs et fastidieux, plusieurs s'étaient d'ailleurs blessés durant les travaux.
Sous les conseils de l'artificier, les groupes de femmes qui travaillaient à la forge avaient conçu un certain nombre d'explosifs, des cruches d'huile inflammable et quelques projectiles d'acier qui ne manqueraient pas de faire leur effet sur les troupes adverses...

Les civils qui avaient tenus à rester s'étaient rassemblé dans le temple, faisant brûler un nombre invraisemblable de bâton d'encens dont l'odeur se répandait dans la forteresse comme un parfum d'enterrement...

Lin, après avoir supervisé la construction de machines et de fortifications improvisées, avait pris le temps de se laver très rapidement et de revêtir ses plus beaux atours pour se présenter aux côtés de Wang, afin de faire honneur au Dali et à sa condition. Elle était terrifiée, elle savait que la forteresse ne pouvait pas tenir face à ces hordes barbares. Mais elle refusait de mourir en lâche, et elle ne voulait pas cacher son rang aux yeux de tous. Elle ferait honneur à son clan, même s'ils ne l'apprenaient jamais. Elle avait fait de son mieux pour aider ces gens, mobilisant toutes ses compétences. Dommage qu'elle soit arrivée trop tard pour les sauver. Maintenant, ils allaient tous mourir. C'était injuste. La vie au front était bien moins amusante que ce qu'elle avait cru. Le voyage et le séjour à Tian Chi l'avaient fait mûrir plus vite que prévu. Maintenant, elle n'avait plus qu'à attendre la suite des événements. En gardant son calme. Sous son han fu, elle dissimulait ses précieux poignards, dont elle espérait ne pas avoir à se servir.

Rapidement je m'assure d'être entier et je récupère mon arc au sol, m'assurant de son intégrité

* par le ciel le message ... [j’imagine que je ne l'ai plus ]

Je secoue la tête pour éclaircir mes idées, je sens monter une vague de colère incommensurable, je pousse un hurlement rauque à la face du ciel comme un défi a Temgri et je saute en selle d'un bond souple et agile,

* Tant pis je dois essayer quand même

Je m’apprête a partir au grand galop

* Un cavalier... peut-être puis-je lui soutirer quelques informations. *

La jeune aveugle fait signe à ses compagnons de se cacher, et prend la main de Ou Gun en lui faisant signe de la guider. Arrivée près du soldat, elle s'exclame doucement.

-"Da Ge, j'ai entendu ton cheval... Es-tu un soldat Jin ? Dis-moi, est-ce vrai que des bandits tiennent Tian Chi ?"

Je retiens mon cheval in extremis, je flatte son flanc tremblant pour m'excuser et lui chuchote des mots de réconfort aux oreilles .
Avant de répondre je regarde bien autour de moi, pour m'assurer que nulle menace ne se cache a l'abri des arbres et je fixe ensuite la jeune femme avec attention.

- "La forteresse n'est pas encore tombé jeune Dame, et je dois absolument la rejoindre au plus vite pour lui offrir une chance de se rendre en évitant un bain de sang, je crois que des personnes dans l'entourage du Général ne sot pas d'accord avec sa mansuétude et j'ai subis un assaut qui m'a fait perdre beaucoup de temps et plus encore. Et non je ne suis pas un Jin.
Écartes toi maintenant je ne voudrai pas te piétiner."

Sans se déplacer, Liu Bao baisse légèrement la tête et demande d'une voix sourde

-"Et si l'assaut a lieu, de quel côté seras-tu, Da Ge ? Rejoindras-tu tes frères du Nord, ou entendras-tu l'appel de ma terre ?"

- "Je ne suis pour personne Petite, mais si je dois choisir je pencherai pour le camp qui épargnera l'autre."

Semblant s'énerver tout d'un coup, la jeune fille lance d'un ton dur

-"Foutaises ! Mon peuple souffre mille morts sous la botte du Jin, et toi tu me parles de compassion !? Est-ce l'habitude des steppes, de faire la morale aux agonisants ? Nous ne voulons pas qu'on nous épargne : nous voulons que le Jin se retire de la terre de nos ancêtres ! Garde tes paroles pour les bouddhistes; nous, nous voulons ton arc !"

Elle se calme un peu, s'écarte de manière à laisser la voix libre au cheval et lance d'une voix froide

-"Celui qui ne choisit jamais son camp choisit toujours le camp du plus fort. Va porter ton message à tes maîtres."

Je hausse un sourcil

* tant d'arrogance dans un si jeune corps

-." Bien alors déjà tu va arrêter de mes les briser menue menue avec tes leçon de moral a deux bols de lait de bique, je ne suis pas un Jin je ne combat pas dans l'armée jin et JE NE COMBAT PAS POUR LES JIN BORDEL !!!
J'ai escorté un femme qui s'est faite attaqué dans les steppes par un groupe de tueur en l’escortant sur ces terres nous sommes tombé sur l'armée de Nuarchi celui ci ma demandé de porter une offre de reddition à la forteresse, j'ai accepté sans contrepartie parce que j'ai une dette de vie envers cette femme.
Maintenant écartes toi tu m'as fait perdre trop de temps."

Je talonne Assia pour qu'elle saute par dessus l'obstacle et nous partons au triple galop.

Liu Bao attend que le bruit du galop se soit estompé avant de rappeler ses compagnons et de reprendre la route, songeuse. Au bout d'un moment elle demande à voix haute.


-"Ou Gun, juste au cas ou, si tu devais prendre Tian Chi, par où commencerais-tu ? Et quel côté serais-tu le plus vulnérable ?"

Je me couche sur l'encolure de la jument pour faire moins de prise , je lui chuchote des encouragements

- "Cours Assiah Cours comme jamais, laisse le vent porter tes sabots, cours ma beauté."

Je repense a la jeune femme aussi, j'avais remarqué au premier coup d'œil sa cécité, mais j'aurais trouvé déplacé de le souligner et puis a son déplacement et son attitude elle n'avait pas l'air d'avoir besoin de voir. M'est avis qu'elle a du en surprendre plus d'un ...


* Quelle étrange enfant si vindicative et si sur de sa morale

- "Allez Assiah vole ma beauté nous devons arriver avant l'armée."


[Ai je toujours le message ?]

Devant les portes de la forteresse

Les étendards parfaitement alignés de l'armée jin couvrait l'horizon à quelques kilomètres au pied des remparts, à sage distance des catapultes...On faisait, dans les rangs, résonner les gongs et les tambour tandis que les clameurs des soldats parvenaient jusqu'aux troupes en faction sur les remparts de Tian Chi...
Le général Wang avait fait évacuer les civils sur la petite ile du lac au Sud de la forteresse et la maigre garnison connaissait déjà le sort qui l'attendait.
Levant sa lance, sur laquelle elle avait fiché l'étendard du Song, elle déclencha à son tour un tonnerre de clameurs pour dissiper l'angoisse qui étreignait les troupes...

- Soldats du Song, j'espère que nous nous retrouverons à nouveau dans notre prochaine vie... Servir à vos côtés à été un honneur et vos ancêtres n'auront pas à rougir de vos faits. Ce matin, que vos lances soient rouges, que vos lame dégouttent de vermillon et que vos tuniques mêlent le sang de vos ennemis aux votres...Que ce combat reste dans les mémoires comme celui où le Jin a reculé devant une poignée de guerriers Han.

Surexcitée, la garnison fit éclater une grande clameur et les larges tambours des tours de garde ébranlèrent le ciel d'un assourdissant vacarme.
Une corne résonna dans les rangs adverses et la charge était désormais imminente. La jeune femme se tourna alors vers la stratège de Dali...

- Lin da ren, fit Wang en s'agenouillant, les poings joint Daignez que nous devenions sœurs jurées, avant que la mort ne nous sépare.

Liu Bao

Ou Gun secoua la tête...

- Je ne suis pas militaire, je réfléchis en mendiant, Liu shimei... J'aurais tendance à trouver ce qu'il y a dans toutes les forteresse, un conduit pour la quitter en vitesse qui permet forcément un chemin retour.
L'ennemi est organisé en cavalerie, il va attaquer par l'avant, car la forteresse est encerclé par la forêt. En revanche, je pense qu'ils doivent avoir des troupes d'éclaireur dans les alentours, nous devons être méfiant..
Tian Chi ne peut être prise par l'arrière car elle est accolée au somment du mont. Cet avantage va se retourner contre eux, désormais qu'ils sont acculés...

Une grande clameur retentit sur les plateaux...L'armée du Jin avance

Jaran

Ni le vent qui se lève, ni les clameurs de l'armée Jin ne semblent pouvoir arrêter le cavalier et son cheval qui file, à travers bois, vers la forteresse de Tian Chi, pourtant, à travers la brume, Jaran distingue nettement une dizaine de silhouettes de soldats du Nord et son galop n'est pas passé inaperçu...
Les hommes talonnent leurs montures et lancent un appel vers le mongol, visiblement hostiles..

[est ce qu'ils vont m'intercepter ou est ce que je peux les distancer en vitesse pure ?]

[non ce n'est pas le sens de ma question, je suis cavalier expérimenté a leur trajectoire est ce que je vais devoir me battre pour passer ou est ce qu'ils sont suffisamment loin pour que je mise sur la course, c'est une évaluation afin de choisir le moyen le plus adéquat]

-"Alors nous n'avons d'autres choix que d'avancer discrètement, et de prendre l'ennemi de revers, par surprise. Espérons que la confusion permettra aux rebelles de tenter une sortie..."

Elle s'adresse à l'ensemble de ses compagnons

-"Aujourd'hui, on va créer une légende... Je veux dire... Je suis pas trop douée pour les discours, mais bon... Si je meurs aujourd'hui à vos côtés, ça sera pas trop mal, shixiongmen. J'espère que les survivants boiront un verre à ma santé !"

Elle pose une main sur l'épaule de Ou Gun

-"Fais-nous avancer, xiongdi. J'ai pas retenu grand-chose des bonnes manières, mais je sais que c'est pas poli de faire attendre nos hôtes !"

Pas le temps de m’arrêter pour leur expliquer, si tant est qu'ils me laissent parler, excités comme ils le sont par le carnage à venir. Quand à les affronter c'est par trop hasardeux, seul la vitesse est mon atout.

Je détache les sacoches contenant mes vivres et mon couchages pour alléger ma monture, je ne garde que mes armes et mon carquois , ainsi que le courrier.
Je demande a ma monture de fournir un dernier effort.

Couché sur l'encolure je ne fais qu'un avec elle.

Emue aux larmes, la jeune stratège s'efforça de ne pas pleurer lorsque, d'un hochement de tête solennel, elle accepta la proposition de Wang. Quelle femme courageuse elle était ! Elle méritait mieux que de mourir ici oubliée de tous.

– Ce serait un immense honneur, Wang Da Han. Je suis fière d'avoir pu être à vos côtés ces derniers jours. Vous êtes un grand général. Je serai heureuse de mourir après vous avoir rencontrée. Mes maigres talents ne sont pas gâchés, s'ils ont pu être employés à votre service.

Elle s'inclina profondément.

Yu Yan n'avait pas réussi à s'endormir après le départ de Nuarchi. Étrangement, le calme du général était bénéfique à son sommeil...
Elle s'était donc levée peu après et avait pris grand soin à se préparer. De sa propre expérience, la vue d'une femme apprêtée pour plaire avait toujours le même effet apaisant sur un homme.

Puis elle était sortie de la tente et avait traversé le camp vide de ses hommes. La sensation était déroutante... Elle qui avait toujours connu cet endroit agité des cris et des allées et venues des soldats, avait à présent l'impression que la mort s'était abattue en une nuit sur ses occupants.
Malgré elle, elle frissonna violemment et pressa le pas. L'atmosphère funeste était sans doute le fruit de son imagination mais elle n'avait pas oublié les hommes qui avaient voulu la tuer.

Elle entra dans la tente de commandement après avoir demandé au serviteur qui passait par là du thé et salué d'un sourire les gardes de faction.
Nuarchi était seul devant la table d'état-major, devant une carte sur laquelle étaient posés des pions et des constructions miniatures. Ses petits pieds chaussés de pantoufles de soie rouge frôlèrent le tapis déployé au sol et elle s'approcha sans bruit de lui, sa main fine caressa doucement le large dos du général en un geste lent et discret, lui sourit quand il la regarda.

- Bonjour, Nuarchi jiang jun. Comment allez-vous ce matin ? J'ai pris la liberté de demander du thé, j'espère que vous voudrez bien en prendre une tasse avec moi si vos obligations le permettent.