Village de Qiu Chun, Est de Jilin

Mettant pied à terre, Huo Yan laissa son cheval au servant

"Après une telle course, il aura besoin de boire, pourriez vous en prendre soin ?"

Ayant donné sa demande, il se dirigea vers le jardin pour rejoindre Maitre Zhong. Alors qu'il voit l'homme, il le salue de son poing dans sa paume, en mettant sa lance contre mon épaule avant de lui dire :

"Maitre Zhong, le village de Qiu Chun a besoin de votre aide. Il y a une heure, je tentais de motivé des villageois à rejoindre les troupes Song en route pour reprendre Jilin quand le recruteur Liu a tenté de les recruter de force, les menacant de les considérer comme des bandits. Je viens vous demander le droit de Xiangbing, pour que les villageois qui me suivent ne soient pas considérer comme des brigands mais comme des soldats dont notre armée aura surement besoin"

L'homme était en train de couper ses camélias avec un soin presque chirurgical...
Son visage mince et sans âge, rendait son aspect étrange, comme fossilisé à une époque en dehors du temps.
Ses mains fines et squelettiques, armées d'un ciseau coupait les plantes avec une rapidité et une précision qui donnait froid dans le dos...Sans cesser ses activités de jardinage, il inclina légèrement la tête à la vue du soldat en guise de salut et reprit de sa longue voix monocorde

- Vous y connaissez vous en camékia jeune homme ? Non ? C'est fort dommage...Fort dommage...
La plante est instructive, elle demande un soin particulier, une coupure au mauvais endroit et c'est la catastrophe, un mauvais bourgeon laissé à la mauvaise place et la plante devient laide...
Une trop forte exposition et les couleurs ternissent, une trop faible et elles n'apparaissent pas...

Le ciseaux continua sa chasse, méthodique

- Il en est de même pour la justice...On ne peut juger d'un homme à ses premières fautes, mais laisser le prospérer et il détruira tout le tronc...Coupez le trop tôt et vous gâcherez sa rédemption.
J'ai souvent entendu parler de ce Liu...En mauvais.

Le ciseau se referma sur une plante tordue qui tomba au sol

- Je suppose qu'en bon connaisseur de camélia, Maître Ke ne vous a pas envoyé pour rien.... Nous verrons sur place si je dois prendre la responsabilité de voir fleurir un Xiangbing. Seuls les yeux permettent de détecter le bon bourgeon du mauvais...

- Ho, bien..bien...Si vous le désirez. Mais la justice n'a besoin d'autre protection que celles de la vertue...

Le juge Zhong fît seller son cheval et suivit Ma jusqu'au chemin retour.
Une voix de stentor retentit sur la grande route qui menait à Qiu Chun


- Un pas de plus cloporte et tu retournes aux sources jaunes ! Agenouilles toi devant ton père !

- Village de bandits ! Si vous refusez ce passage, je vous fais tous condamner à mort !

- Fils de cafard ! Tu te retournerais contre ta mère si on te donnait ton poids en lingots ! Justifiez votre paie, et arretez moi, si je suis un bandit, on verra si vous avez encore des mains pour recevoir la récompense !

Un spectacle déroutant se passait devant les yeux des deux cavaliers.
Zhang Hei Shan bloquait la grand route armé de son sabre qu'il agitait autours de lui et semblait tenir en respect la demi-douzaine de cavaliers qui lui faisait face...

- Voici donc le village de Qiu Chun ? C'est pittoresque dit le juge d'un ton monocorde

J'avance mon cheval pour me placer aux cotés de Zhang Hei Shan.

"Xiong Di ! Le juge est là ! Plus besoin de retenir ces cavaliers"

Je me tourne vers les cavaliers.

"Soldats Song, veuillez retenir vos lames en entrant dans le village, il serait assez mal vue de commencer un carnage devant le maitre Zhong avant qu'il n'ait rendu son verdict et aussi défini si ce village est bel est bien rempli de bandit"

Zhang s'inclina respectueusement devant le juge

- Juge Zhong, soyez le bienvenue par ici...Puisse votre auguste justice botter le cul à ces traîne savate ! finit-il sans parvenir à trouver les mots les plus aimables de son vocabulaire

- Le Juge ? Quel Juge ? Qu'est ce que c'est que cette histoire ? s'énerva Liu

- Liu De Gan, j'ai souvent entendu parler de vous....Ces jeunes gens demandent l'autorisation de procéder au droit de Xiangbing, c'est à dire de former leur propre milice pour défendre leurs terres...Si je ne m'abuse, la garnison de la préfecture est bien garnie....La campagne à besoin de plus d'outil que de lance, n'est ce pas ?

- Juge Zhong s'inclina Liu d'un air contrarié la sécurité de notre Xian ne peut négliger aucun effort...

- J'ai entendu dire que notre armée s'est surtout fait connaître pour ses infractions aux codes et son inconduite dans les villages environnants....

- Des écarts qui ont été punis, Juge Zhong, veuillez bien le croire...

- Ce n'est pourtant pas Geng Xi qui chevauche à vos cotés ? Je croyais que le juge Ku l'avait condamné à 6 mois de geôle pour viol...

- Une erreur judiciaire, que le juge Ku a reconnu...

- Une erreur judiciaire de combien de Tael, recruteur Liu De Gan ?

L'homme balbutia quelque mots et sourit, fouilla dans sa poche et apporta un sac au juge...

- Une erreur de...disons...de cette quantité ? Je sais que la justice doit parfois être récompensée de son assiduité fit-il en s'inclinant. Le juge ouvrit le sachet et en tira un Tael qu'il fit rouler entre ces doigts

- De l'argent ? Est ce bien de l'argent Liu De Gan ?

- Cela y ressemble en effet, Juge...

- Et cette argent est sensé m'ouvrir les yeux sur le vrai sens de justice n'est ce pas ?

- Je n'oserai pas, Juge Zhong, vous conseiller dans ce domaine où vous excellez...

- Il m'a en effet ouvert les yeux, recruteur, d'une très habile manière...Je ne vous remercierais jamais de m'avoir faire prendre conscience d'une chose aussi rapidement...

Le visage de Liu se fendit d'un large sourire

- Ma Huo Yan, Défenseur de Qiu Chun, je vous ordonne de saisir cet homme pour qu'il soit accusé de trahison et de tentative de corruption sur un représentant de la justice du Ciel de son Divin Empereur.
J'accorde en outre par décret impérial la formation du Xiangbing de Qiu Chun qui sera placé sous votre responsabilité...

Ecarlate, Liu tira son épée pour la pointer vers le juge

- Tu as fait le mauvais choix mon bonhomme !

Les soldats de Liu, paralysé par l'indécision restèrent coits, avant que Zhang ne se décident à les charger

- J'ai failli attendre ! J'ai bien cru qu'il ne se déciderait pas à faire une idiotie !

Deux des cavaliers filèrent vers les bois, tandis que l'un d'entre eux, tirant son épée, perdit immédiatement le bras après un coup brutal de Zhang Hei Shan, qui le fit basculer de son cheval pour prendre sa place . Les deux autres se tournèrent décidés vers Ma

"Au moins nous savons déjà où récupérer les armes des partisans" ricane Ma Huo Yan

Pointant sa lance dans la direction des cavaliers il décala sa monture pour parer les attaques et les laisser passer. Le plus important était de protéger le Juge Zhong de Liu.

"SUCE AUX COUARDS ET AUX TRAITRES"

Les attaques des cavaliers furent rapidement contrées sans véritable difficulté et les cavaliers passèrent sans infliger le moindre dommage...
En revanche, le juge Zhong venait de tomber de son cheval, menacé par un Liu furieux.
Blessé, au sol, il invectivait l'ancien recruteur avec colère

- Liu De Gang, vous venez de vous condamner à mort !

- C'est toi qui va mourir, fonctionnaire borné...

Pointant son épée sur l'homme au sol, Liu arma son coup...

Menacer un juge ... Il mérite de mourir, mais pas tout de suite. Fonçant à la rescousse de maitre Zhong, je prépare mon coup et frappe dans l'épaule armée du recruteur en y placant toute ma concentration.

L'élan du cheval et la puissance du coup firent décoller le recruteur du sol, qui roula dans la poussère, déchirant sa cape au passage...
Les deux autres cavaliers, voyant leur chef rouler au sol détalèrent rapidement, poursuivis par un Zhang rendus fous furieux.
Ecrasé par la douleur, blême, Liu jurait et pestait à n'en plus finir
- J'ai des relations ! Vous ne pourrez rien contre moi !

- La différence entre les amitiés de l'homme de peu et celles de l'homme de vertu, c'est que les premières disparaissent au moindre souci...Un leçon qui vaudra bien une sanction appropriée...

Sa lance toujours plantée dans l'épaule de Liu, Ma Huo Yan descendit descendit de sa monture et plaça son pied sur le dos pour le maintenir au sol. Alors qu'il tenta de répondre au juge par une injure, surement, le cavalier tourna légèrement sa lance pour le couper.

"Recruteur Liu, je vous arrête pour corruption, traitrise et tentative de meurtre sur un haut fonctionnaire du royaume Song. Bien évidemment, vous ne mourrez pas de ma main, non pas parce que cela me dérangerai, mais parce que je trouve que le chatiment n'est pas assez grand"

Je m'adresse aux soldats encore paralysé.

"Soldats ! Déposez les armes et constituez vous prisonnier ou alors mourrez"

Les soldats déposèrent les armes : visiblement, les piètres soldats qu'ils étaient pouvaient impressionner quelques paysans mais hésitaient à rentrer dans un combat où ils risquaient de prendre coups.
Zhang revient quelques minutes plus tard, un sac de toile sanglant accroché à la selle de son cheval

- Une tête de corniaud pour fertiliser les arbres ha ha! L'autre bourse-plate a réussi à s'enfuir...

Les paysans aidèrent à ligoter Liu et ses complices survivants puis à raccompagner le juge au district...
Celui-ci venait de signer la permission impériale de laisser 20 hommes sous sa responsabilité, ainsi que de quoi payer un armement standard.
La nouvelle fût accueillie avec joie par la population enthousiaste, qui dressa un banquet en l'honneur de ses héros...

Après avoir récupéré les armures, les armes et les chevaux des gardes vaincus, Ma Huo Yan put voir la liesse des villageois le réconfortant sur le fait qu'il n'était pas seul dans ce combat. Arrivant au banquet, il s'installa aux cotés de Zhang Hei Shan avant de prendre la parole :

"Citoyens de Qiu Chun, aujourd'hui vous avez vu que la justice a triomphé de la tyrannie des corrompus mais, malheureusement, ce ne sont pas les seuls ennemis de notre peuple. A quelque kilomètre à l'ouest, l'armée Jin se regroupe et bientot nous devront nous rendre à la bataille. Aussi, ce n'est pas des soldats ou encore des partisans que je suis venu cherché dans ce village, ce sont des frères d'armes. Quelle différence me direz vous ? Les frères d'armes reste soudés quoiqu'il arrive et s'épaule à la bataille comme une famille. Ils sont unis par un lien plus fort que n'importe quelle chaine de commandement"

Ma Huo Yan, se lève en levant sa coupelle d'alcool.

"Que les vingts braves se lèvent et trinque avec moi et Zhang Hei Shan"

Une vingtaine d'hommes se levèrent et présentèrent leur coupe à Ma Huo Yan.
La plupart d'entre eux ne savaient probablement pas tenir une arme, mais l'optimisme se lisait dans leurs yeux.

- Ha ha ha ! Gan Bei, Gan Bei (cul sec)! Les moutons se sont changé en tigres ! plaisanta Zhang.

Le plus hardi d'entre eux s'approcha près de Ma et Zhang et fît une demande

- Ma Da Ge, Zhang Da Ge, Le courage est là, mais aucun d'entre nous n'a de qualification pour se battre. Je sais que la bravoure est la plus puissante des armes, mais sans formation nous risquons de ne pas être efficaces... Pourriez vous nous apprendre quelques passes ?

- Et le premier qui ne marche pas trop aura une fesse tranchée ! Ha ha ha ! hurla Zhang à une assemblée qui semblait blêmir...

Quelques minutes plus tard pourtant, la petite troupe se présentait, armée de piques et de sabre de bois pour recevoir son premier entraînement.
Les plus jeunes, majoritaires, devaient avoir seize ans tout au plus, tandis que le plus ancien culminait vraisemblablement vers les soixante dix printemps.
Son port pourtant rigide, laissait à penser qu'il avait subit une formation dans les temps passés...

Ma Huo Yan, se plaça alors devant les partisans qui semblaient caché des ressources insoupçonnées. Zhang Hei à ses cotés il planta sa lance dans le sol avant de prendre la parole.

"Cher amis, la guerre est bien trop proche de nous pour pouvoir nous permettre de perdre du temps. Vous allez avoir un entrainement intensif. Vous semblez être assez en forme pour tenir la distance au milieu de la bataille donc, il ne vous manque que la technique. Avant toutes choses voyons comment vous tenez vous armes. A vos lances, en position défensives"

Alors qu'il termine sa phrase, Ma Huo Yan attrape sa lance et la pointe devant lui près à frapper.

"Au cas où vous ne le sauriez pas une la force de la lance vient de votre bras droit et la précison de votre bras gauche. Ecartez bien vos mains, corps en arrière près à frapper"

Pointant du doigts les meilleurs soldats il leur fit signe de s'avancer.

"Vous trois approchez ! Quels sont vos nom ?"

Après la réponse, il afficha un sourire non dissimulé à ces hommes avant de s'adresser à eux. D'abord à l'enragé.

"Toi tu as du coeur à l'ouvrage. Mais ne pas controler sa colère c'est la laisser guider ton bras. Dans certaines situation elle peut te sauver la vie mais dans d'autre elle risque de te mener à ta perte. Assure toi que cet rage soit ton serviteur et non ton maitre, viens avec moi"

Puis le vieil homme :

"Toi, tu as surement déjà manier une lance, n'est ce pas ? Mets toi en face d'eux qu'ils prennent exemples, viens aussi"

Le jeune homme :

"Alors toi petit tu m'impressionne. Tu as une bonne attitude et tu apprends vite on dirait, mets toi avec eux"

Il se tourne vers le reste de l'assemblée :

"Tout les autre, il y a du chemin à faire. Reprenez le mouvement plus doucement pour que cela soit parfait. Zhang Hei surveille les, s'il te plait"

Une fois les exercices de groupes lancés, il revient sur les plus doués en placant ma lance devant eux.

"Messieur, vous allez avoir un cours privé. Remettez vous en position et tapez mais maintenant, vous aurez une cible : la pointe de ma lance"

Ma Huo Yan avait de l'espoir avec de tels partisans en tant que sergents. Si les trois plus doués réussisse à toucher juste, Ma bougera la lance pour aiguiser leur réflexe

Le vieil homme frotta sa barbe avec une certaine fierté

- J'ai été sergent sous les ordres d Général Yue Fei...

Tout le monde plaisanta sur le compte du vieillard

- Dans le village, on l'appelle Lao Bu Si De (Le vieux qui ne veut pas mourir), il nous racontait toujours ses histoires de bataille, mais personne ne l'a jamais pris au sérieux....Mais apparemment cette vieille tortue se défend encore !

Le plus énergique tenta de canaliser sa colère, mais ne répondit rien, quand à l'autre il se contenta de sourire et de répondre hardiment

- J'ai toujours rêvé de rejoindre l'armée...Contrairement à ce que disait mon père, mon destin n'est pas de cultiver un champs de riz ma vie durant, mais de devenir une légende...L'ambition apporte toutes les forces, si on s'en donne la peine.

Quatre essais suffirent à toucher le manche de la lance de Ma pour l'ensemble des trois élèves. Le dernier semblait faire preuve de plus de compétitivité que les autres et le premier frappait toujours avec une certaine hargne

"La rivalités est une chose bénéfique tant qu'elle ne vous fait pas vous battre entre vous. Respectez vous les uns les autres et cela se passera bien"

Ma Huo Yan planta sa lance dans le sol pour en prendre une d'entrainement. Il la sous pesa en la faisant tourner en l'air avant de se mettre en position devant les trois hommes.

"Comme je considère qu'on apprend plus vite quand on est en situation réelle, je vous propose de me combattre, d'abord un par un"

Pointant sa lance contre l'homme hargneux

"Toi le premier. Alors comme cela tu es enragé ? Qu'est ce qui t'es arrivé ? Les Jins ont tué ta famille ? A moins que tu n'aies pas de langue et que tu aies les boules ... ou vice versa"

- Ils ...ils ont emmené ma soeur...et ils ont tué mes parents...Je les tuerais...Je les tuerais jusqu'au dernier... dit-il en serrant les dent, le visage baissé vers le sol.
Le message que Ma Huo Yan avait passé dans l'auberge semblait avoir réveillé en lui un rage indicible qui ne semblait pas pouvoir s'éteindre...

- Je crois que nous avons tous eu maille à partir avec les Jin ici expliqua Lao Bu Si De, les raids se sont intensifiés près de Jilin, et certains habitants de ce village viennent d'autres hameaux dévastés...

Le jeune homme se tînt près de Ma et pointa sa lance dans sa direction en hésitant

- Si...Si je vous attaque, je risque de vous blesser non ? Et puis, la sensation n'est pas la même. Lorsque je frappais votre lance, j'imaginais le groupe qui a attaqué ma famille.

"C'est difficile de ce controler, hein ? Se laisser porter par sa rage est tellement facile. Enragé tu deviens prévisible et si la plupart des adversaires que tu rencontreras ne t'opposeras que peu de résistance, d'autre utiliseront ta force contre toi. Lao Bu Si De et toi le petit jeune, trois attaques suivit de trois défenses"

Ma Huo Yan se prépara à attaquer et à contre attaquer l'enragé :

"Maintenant attaque !"

Le regard concentré, Ma Huo Yan observait les mouvements forts de l'enragé. Trop d'empressement, trop d'hésitation, trop de gaspillage d'énergie.

"Précision avant la puissance ! Frapper fort transpercera une armure en brisant ta lance. Frapper juste te feras contourner son armure et produira plus de dégat"

Alors que je terminais ma phrase, je décide de passer à la contre attaque dans un enchainement visant à le faire d'abord reculer pour le faire hésiter, dégager sa lance et la lui placer sur la poitrine, au plus près du coeur