Chronique numero 1 : Dans la gueule du loup (Cycle de la Terre) [Lin, Bai et Lu]

Bai Hou continuait sa marche, il sait que le mouvement est vie, que le mouvement est chaleur. Pour se redonner un peu de coeur et de chaleur, il pris un peu de son alcool fort.

Le singe blanc marchait en direction du son et un fois assez proche, il fit un "Hola" sonore afin d'attirer l'attention des autre voyageur. Il continuait d'approcher.

"Au moins ce sont des Song" pensa Lu Wu

Tentant de se faire le plus discret que possible, le jeune homme restait en retrait pour observer ce qu'il allait se passer

Le groupe, composé de huit soldats, menés par un vieux guerrier et un géant au visage couverts de poils noirs hirsutes, approchait à grand pas du point de rencontre... Le vieil homme semblait mener le groupe, même si le colosse passer son temps à lui répondre avec une attitude désinvolte.
Lorsque le chef d'expédition leva enfin la tête vers les voyageurs en haillon, il s'arrêta net...surpris

- Par tous les immortels ! Que diable faîtes vous ici ?

- Si ce sont des brigands laissez les moi ! J'ai besoin de me réchauffer ! Même si ces brindilles ne feront pas trois passes avec moi ! Vous avez entendu le vieux ? Donnez nous votre nom ou l'on risque de ne plus faire de manière avec vous ! hurla le monstre, goguenard...

Inspirant à fond malgré le froid et la peur, Xiao Yu prit ses responsabilités, et inclina légèrement la tête sur le côté afin d'être vue derrière Bai Hou. Entre deux frissons, elle parvint à dire, du ton le plus autoritaire qu'elle connaissait :

"– Je vous déconseille de nous faire du mal. Nous ne sommes pas des brigands, et nous ne vous voulons pas de mal. Nous souhaitons simplement continuer notre route. Je suis Lin Xiao Yu, et ces hommes sont mes compagnons de route. Et vous, qui êtes-vous ?"

Elle essaya d'avoir l'air sûre d'elle, malgré le froid mordant et sa tenue peu appropriée.

*Bordel déjà qu'il fait froid, qu'on porte notre poids en riz, maintenant on tombe sur des pillards. On a vraiment un super karma* pensa Lu Wu

Il était resté en retrait avant de poser son sac sur le sol et de prendre l'une de ces bombes. Soudain une vision lui vint à l'esprit : Explosion = Avalanche. La perspective de me retrouver sous une coulée de neige ne l'enchantait guère mais, comme on dit, au grand mot les grand remède. Toujours caché, il prit un morceau de bandage, que il enroule autour de son couteau, enduit d'huile inflammable et allume avec sa pierre à étincelle. La petite flamme prit facilement, malgré le froid. Il attrape alors l'une de ses fausses bombes et s'adresse au grand barbu

"HEY GRAND MACHIN ! Modère tes paroles et tes menaces. On est pas des brigands mais on est loin d'être des buses en puissance de feu"

Voyant ce que faisait Lu Wu, Xiao Yu blêmit encore plus. D'un ton furieux, elle lui dit, sans même claquer des dents :

"– Lu Wu ! Eloigne le feu de ce machin ! C'est pas le moment de jouer au pyromane ! Les grandes personnes discutent. "

Bon sang, s'il les mettait en colère, c'était fichu ! Se tournant immédiatement vers le "chef" des nouveaux venus, elle lui dit d'un ton ferme :

"– Excusez mon camarade. Nous sommes un peu à cran. Le froid, sans doute. Mais si vous lui dites que vous ne nous voulez aucun mal, je suppose qu'il cessera de paniquer. Voyez-vous, nous sommes tous épuisés, gelés, et vous nous avez effrayés, à arriver comme ça de nulle part. "

- Ta ! On a des têtes de brigands ? Quelle audace ! Pose ce pétard gamin, où je te le renfonce dans le trou du cul que tu en cracheras des flammes pendant trois semaines !

Le vieux soldat fronça les sourcils en regardant la grande brute, puis se tourna vers la seule interlocutrice qui lui semblait douée de raison

- Guniang, je ne poserai même pas de question sur les raisons qui vous ont poussé à marcher sur une route aussi dangereuse que celle-ci, dans cette tenue et par ce froid. Nous sommes une escouade de soldat du grand Empire Song, envoyée de la forteresse de Tian Chi. Il vous reste au moins une soixantaine de Li à couvrir avant d'attendre le seul lieu civilisé de la région...Vous n'y survivriez pas...
Trouvons une grotte et faisons un feu, nous y discuterons plus calmement...Mais ne perdons pas de temps, nous avons une mission à accomplir.

Hochant la tête, Xiao Yu répondit à son interlocuteur privilégié : le chef du groupe. Elle ignora les autres.

"– Du feu, oui, brillante idée. Je vais finir par être malade, avec ce froid. J'avoue que nous n'avions pas prévu les conditions climatiques. Notre guide n'avait certainement pas prévu que nous passerions par là. Il y a beaucoup de choses qu'il n'avait pas prévues..." ajouta-t-elle d'un air triste et songeur.

Puis, se reprenant, elle dit, avec un sourire poli :

"– Alors, où pensez-vous trouver une grotte ?"

Pour les gens qui voyageaient avec Xiao Yu depuis quelques temps, le changement devait être assez radical entre le ton qu'elle avait jusqu'à présent adopté, et celui qu'elle prenait à présent. Elle était comme transformée. Plus adulte. Plus sûre d'elle. Mais au fond, les mêmes inquiétudes enfantines restaient tapies dans son cœur.

J'affiche un sourire malicieux

"Du feu ? Ca je peux m'en charger. Au pire si y a pas de buche à bruler y a toujours la barbe du colosse là haha"

Haussant un sourcil, Xiao Yu dit, d'un ton posé, en tout cas aussi posé que possible étant donné le froid :

"– C'est toi qui vas finir par avoir chaud aux oreilles, si tu insistes... mais bon, moi, c'que j'en dis..."

Bai Hou soupira longuemet, laissant ainsi échaper un nuage de vapeur. Et maintenant ? marmona-t-il.

Je n'aurai jamais dû passer pas là... J'avais oublié les rigueurs de ces chemins. Mais quelle tête de mûle aussi !
Voyager seul, c'est mieux... !

- Les entrées des grottes sont marquées sur cette carte fit le vieil homme Plusieurs d'entre elles servaient autrefois à des temples bouddhistes, un moine me les as indiquées...Mon nom est Zhi Hui, mais les gamins de mon village mon surnommé Lao Bu Si De (le vieux qui ne veut pas mourir), et voici Zhang Hei Shan, la Montagne noire...

Le petit groupe marcha une dizaine de minutes sur des chemins tout aussi escarpés pour enfin atteindre un ensemble de grotte de différentes tailles...
Le vieux soldat en choisit une relativement profonde à l'entrée étroite pour éviter que le vent froid ne s'engouffre trop à l'intérieur.
Quelques coups de pierre à feu et une lueur apaisante éclaira l'endroit, révélant d'ancienne sculpture de bouddha de petites taille, encastrées dans des niches...Des bougies fondues et de vieux encensoir traînaient un peu partout autours des statuettes et des rares restes de fresques murales représentant d'ancienne légendes bouddhistes.

- Voilà de quoi nous réchauffer un peu fit le vieil homme C'est amusant, il me semble déjà avoir vu votre visage quelque part ajouta t-il à l'intention de Bai Hou.

Zhang Hei Shan lui, fixait malaimablement Lu Wu, ne cherchant même pas à cacher son animosité à son égard.

Sans la moindre gène, Lu Wu retira ses vêtements mouillés par la neige et les laissa séché en se frictionnant le torse. Une vie dans un milieu humide l'avait formé à survivre dans le froid. Son physique maigrichon s'afficha alors à la vue de tous. Des marques de brulures par ci par là, des cicatrices de combat de l'autre. Nul doute qu'à son plus jeune age, la vie ne lui avait pas fait que des cadeaux. Toutefois, il gardait sur lui les bandages sur son visage, quand bien même ceux ci était mouillés. Il vit alors la montagne noire le regarder méchamment.

"He ho me regarde pas comme ça, j'ai l'impression de t'exciter"

Lu Wu avait l'habitude de ce genre d'individus. Il faut dire qu'il en avait fréquenté continuellement pendant son "errance". De ce fait, il n'avait aucune crainte à avoir. D'autant plus quand son matériel annonçait clairement qu'il loin d'être un manche en combat

Frissonnante, Xiao Yu se réchauffa un peu près du feu, le temps de sécher et surtout de retrouver une couleur moins bleue, puis s'excusa et, emportant son sac avec elle, alla se réfugier dans un coin sombre de la grotte, un peu à l'écart. Là, elle vérifia que personne ne la regardait, et sortit de son sac une robe toute simple, et un han-fu de voyage discret, blanc et noir, en lin épais. Sans retirer ses haillons complètement, afin de ne pas apparaître aux regards, elle enfila par dessus ces vêtements. Elle aurait moins froid dans cette tenue. Et elle aurait moins l'air d'une mendiante. Refermant son sac, elle retourna près du feu, transformée en voyageuse respectable. Elle s'assit et se tourna vers Lao Bu Si De, souriante.

"- Veuillez m'excuser, j'avais besoin de me couvrir un peu plus. Je ne suis pas habituée à ce froid. Vous vous rendez donc à Tian Chi ? Vous connaissez bien la route ? Nous souhaiterions nous aussi nous y rendre. Nous pourrions faire route ensemble ?"

Bai Hou surpris dévisagea le vieil homme. Zhi Hui..... Je ne sais pas, nous nous sommes peut être déjà rencontré. Attendez un instant cela me revient peu à peu... Maître ?!?

Une idée pointa dans la tête du singe. Est-il possible que ce soit mon maître ? Celui m'ayant enseigné les secrets des arts matiaux. Mon esprit doute...
Le réflexe du vagabond ne se fit pas attendre, il recula d'un pas puis se reprit en saluant le vieil homme : Pardonnez-mes réactions je ne me suis pas encore présentez, je suis Bai Hou, le singe blanc...

La remarque de Lu Wu provoqua l'hilarité chez les soldats du groupe, que Zhang interrompit d'un rugissement

- Vos gueules tas de singes ! Quant à toi et ta tronche de chiffon, prends garde à ce que je ne me serve pas de toi pour briquer le sol de cette foutu grotte...

Ignorant les rires de ses hommes, Lao Bu Si De continua à s'adresser à Lin Xioa Yu

- Non. Nous venons de Tian Chi, qui se trouve plus au Sud d'ici...Nous sommes une milice populaire sous le commandement de l'officier Ma Huo Yan et avons échappé au pillage de notre village par des brigands...Nous avons percé une brèche à travers les patrouilles Jin pour rejoindre la forteresse, et nous tentons maintenant de rallier un convoi de vivre et de médicament, qui doit arriver plus à l'Est, à Kang Shi...

Le réflexe précipité de Bai Hou l'interrompit et fit mourir de rire Zhang Hei Shan

- Ha ha ! Maître ! T'as entendu ? T'as un nouveau disciple et pas n'importe lequel, un saoul comme un cochon !

Le vieux soldat fixa Bai Hou et secoua la tête gentiment

- Je pense que vous vous méprenez jeune homme...Je ne suis maître de rien...Je ne suis qu'un vieux soldat qui a reprit du service par imbécilité sénile...Votre visage me rappelle simplement celui d'un vieil ami à moi...

"Pas besoin de la tête de chiffon, ta barbe fera l'affaire" ricane le jeune homme "Allez, barbu, fait pas la tête parce qu'on rigole un peu"

Entre ces rigueurs et l'alcool que j'absorbe, mon esprit n'est pas aussi affuté qu'il le devrait...

Le singe blanc lança un regard noir à la brute lorsque celle-ci fit sa pique. Méfie toi... Tu as de la chance d'être avec nous. Bai Hou déposa ses affaires dans un coin, puis enleva ses vêtements et les disposa de manière à ce qu'ils sèchent. Il vint ensuite se placer pès du feu. Il relança la conversation avec le vieil homme.

Pardonnez-moi pour cette erreur, mon maitre vous ressemblait.
Mais vous piquez ma curiosité, qui est cet ami à qui je vous fait penser ? J'ai passé de longues années sur les routes du pays et il est probable que nous nous soyons déjà rencontré.

A la mention du convoi, Xiao Yu blêmit.

"– Pardon d'interrompre ce qui pourrait être des retrouvailles... mais... ce convoi que vous attendiez... était-il caché dans une charrette, et dirigé par un certain Qi ? J'espère que vous allez me répondre que non. Sincèrement. "

Elle avait l'air soudain très triste, comme quelqu'un qui revit un mauvais souvenir. Elle frissonna même de terreur un instant à l'évocation mentale du désastre qui avait failli la tuer.

Zhang Hei Shan haussa les épaules de mécontentement mais n'ajouta rien d'autre...Le vieil homme quant à lui répondit à Bai Hou

- Avant de m'installer là-bas, j'ai été soldat jeune homme et même sergent à une certaine époque....J'ai servi sur la muraille, au Nord, sous les ordres d'un chef inoubliable. Un vrai symbole de vertu, courageux à la tâche et respectueux de ses hommes.
Il mangeait la même chose que nous et se privait lorsque les rations n'arrivaient pas jusqu'à nous...A Huang Hua Cheng, par trois fois, nous avons soutenu un siège de quatre mois, tandis que nos convois n'arrivaient jamais à destination.
Certains officiers se débrouillaient pour acheter de la nourriture aux locaux, mais rien pour nous...Le seigneur Wang, lui, c'était une autre paire de manche...

La remarque de Lin l'étonna

- Diable, si..C'est bien le nom qui m'a été donné ! Vous l'avez croisé ?

Xiao Yu tenta de garder un visage composé, malgré le choc. D'une voix douce pour masquer un éventuel tremblement, elle regarda le vieil homme dans les yeux.

"– Je crains que vous n'attendiez en vain, Lao Bu Si De. J'ai de mauvaises nouvelles. J'ai rencontré par hasard ce convoi. Mon guide souhaitais que nous les aidions à parvenir jusqu'à vous, et il avait organisé une rencontre. Mais quelqu'un a dû les trahir : nous avons été attaqués par une créature effrayante et ses hommes. Je doute qu'il reste un survivant, ou alors c'est un miraculé. Lu Wu et moi n'avons dû notre survie qu'à notre rapidité, à la chance, et surtout au sacrifice d'hommes qui méritaient mieux. Le Démon des Mers du Sud, je crois que c'est comme ça qu'ils ont appelé notre agresseur. Un être... effrayant."

La jeune femme frissonna, puis se reprit. Elle devait conserver un air digne. Sans quoi, elle allait s'écrouler.

"– Je suis désolée. C'est la raison pour laquelle ma mission a été compromise, m'obligeant à errer dans ces montagnes glacées en portant des sacs de riz. C'est tout ce que nous avons pu apporter, et je crains que ça n'aide pas beaucoup la forteresse. Mais au moins, nous serons un poids moins grand pour les réserves, puisque nous apportons quelques suppléments. "

Le regard de Bai Hou s'éclaira de surprise et de mélancolie. Il continua hésitant :
Lao Bu Si De, je crois avoir aussi connu la personne dont vous parlez. Ces interminables conflits et sièges, n'avaient ils pas lieu dans la province de Luo Yang ? Que pouvez-vous me dire sur le seigneur Wang ?

Enfin quelque chose... La destiné est parfois étrange.

Lu Wu compléta alors la remarque de Lin :

"C'était une foutu embuscade, si un gars du convoi a survécu c'est un miracle. Mais qui sait, vu que les assassins ont cherché à nous tuer il y a pu avoir des survivants"