Chronique numéro 1: Derrière les murs (Cycle du Métal)

Lin Xiao Yu

Alors que les deux femmes se jurèrent fraternité mains jointes, et partagèrent ensemble un verre d'alcool, les troupes se répartirent selon les ordres de la jeune stratège: la majorité s'amassa dans la cour, dans la forge et dans le temple, tandis que les autres partirent exécuter la tâche qui leur était dévolue..

La cavalerie adverse avait avancé dans un fracas à faire trembler le sol. Brusquement, des flèches sifflantes sortirent des forêts environnante et l'armée s'arrêta presque d'un bloc, laissant un silence pesant prendre la place du vacarme des chevaux.
Une trompe et quatre bannières de couleurs se levèrent d'un coup et un sifflement assourdissant retentit dans l'air. Le ciel se couvrit alors d'une ombre noire : une incroyable pluie de flèches s'écrasa sur les remparts de Tian Chi.
Les hurlements des soldats présents sur les remparts suivirent alors cette averse cauchemardesque, qui semblait tomber comme autant d'aigles fondant sur leurs proies.
Dans le petit pavillon qui surplombait la porte, les traits sifflaient autours du général Wang et de la stratège, alors que les soldats tombaient des remparts, percés de toutes part...

- Les trébuchets ! ordonna Wang à l'officier chargé de porter les bannières...
Les pierres partirent avec lourdeur en direction de l'armée adverse qui se replia immédiatement dans les forêts environnantes...
D'autres flèches sifflantes résonnèrent dans les bois et la cavalerie réapparut un peu plus loin...



- Ils veulent nous contraindre à sortir...Les Jins passent difficilement les murs, mais ils peuvent nous harceler de la sorte pendant des heures...

Liu Bao

- Vous plaisantez, shimei ? Hors de question que je me sacrifie pour ces gens et attaquant les Jins à cent contre un...Sans compter que s'ils ne savent pas que nous sommes là, jamais il ne tenteront de sortie. Il faut au moins envoyer un messager.
Pour le reste, nous pourrions déclencher un incendie ou bricoler quelques pièges, mais jamais je n'irais directement dans leur camps...

Yu Yan

Le général soupira en repoussant le thé qui était servi.

- Je dois partir sur le champ et n'aurais le plaisir de vous revoir que victorieux. Je ne puis, à l'heure d'une bataille, prendre le risque de prendre une boisson venant de l'extérieur, non que je n'ai confiance en votre main, mais je ne sous-estime pas la capacité et la sournoiserie de ceux qui cherchent à me nuire.
Qing guniang, lorsque je reviendrais, il vous faudra me dire ce que vous désirez réellement. Je doute que la vie de femme de compagnie d'un homme qui vit plus avec son cheval qu'avec ses proches ne vous intéresse et aucun des hommes ne tolèrera la présence d'une aussi belle femme sur le champs de bataille. Cela passerait pour une faiblesse ou une lubie que je ne pourrais me permettre.
Je ne pourrais jamais que vous couvrir d'or ou d'éloge. Jamais probablement de bonheur.

La courtisane but le thé en silence et hocha la tête, souriant au général. Jusqu'à présent, elle n'avait rien à lui reprocher et certainement pas le fait que c'était un guerrier. A Kashgar, on faisait bien pire...

- Revenez, mon seigneur, et je vous dirai à cette seule condition ce que je ferai. J'attendrai ici votre victoire puis vous quitterai sans doute puisque telle est votre volonté.

D'un geste de la main en tirant sur la bride vers le bas j'oblige Assiah a baisser l'encolure les quelques secondes nécessaires et moi je bascule sur le coté de la selle de manière a passer sous la corde tendue, en priant pour passer et en espérant que mes poursuivants se la prendrais ...
Heureusement que ma Jument à été dressée a répondre a tout mes ordres.

Effrayée par l'agression violente que les défenseurs subissaient, Xiao Yu n'en avait pas pour autant perdu toutes ses facultés, bien que celles-ci soient un peu perturbées par la terreur. Elle répondit :

– Pourvu que nos machines de guerre refroidissent leurs ardeurs ! S'ils essaient d'escalader les murs, nous leur enverrons le sable chauffé que j'ai fait préparer. En attendant, il faut absolument récupérer les flèches ! Si nous disposions des balles de paille, peut-être pourrions-nous en récupérer davantage. Ils nous fournissent du matériel, ce serait désobligeant de ne pas accepter leur fichu cadeau.

Son ton était sarcastique pour cacher sa frayeur. Tant de flèches, les défenseurs pourraient les réutiliser contre l'ennemi, si seulement il restait assez de défenseurs pour cela.

Contrariée, Liu Bao répond

-"Et serais-tu capable de trouver un des passages secrets dont tu as parlé ? "

Yu Yan

Nuarchi soupira profondément et se hissa sur sa selle, avant de lever sa lance pour que les derniers tambours battent son départ...
Il se tourna une dernière fois vers Yuyan

- Priez alors pour que nous nous retrouvions dans une autre vie, plus tranquille, où le temps ne nous fera pas défaut...
A bientôt ou à jamais, Qing guniang....

Il talonna alors violemment sa monture, tandis que le restant de l'armée valide, les troupes d'élite, se dirigeait vers Tianchi..
Jamais ses habitants ne tiendraient plus de deux heures...

Jaran

- Aya ! firent les chasseurs lorsqu'ils virent le cavalier mongol passer en dessous de la corde tendue avec une rapidité presque démoniaque et une souplesse toute féline... Un cavalier Jin est passé !!!

Incapables du moindre mouvement, ils ne purent que céder le passage au Liao, qui se retourna pour observer l'installation : ces hommes étaient tout simplement en train d'installer une alarme, si des cavaliers embusqués venaient à sortir de la forêt par l'Est...
Plus loin, le ciel qui surplombait la forteresse se noircissait sous les flèches du Jin qui criblaient ses murailles...

Lin Xiao Yu

Les catapultes lancèrent les lourds blocs de pierre qui vinrent s'écraser dans la forêt avec fracas, faisant hénnir les chevaux adverses...Une clameur parcourut l'armée Jin et les tambours raisonnèrent de plus belles, tant pour rassurer les soldats que pour terrifier ceux qui se trouvaient à l'intérieur de la forteresse...
Les hommes accoururent pour piquer les ballots de paille, comme l'avait commandé la jeune stratège et une seconde pluie de flèches vint leur servir de baptême. Les plus lents périrent à leurs tour, mais la seconde volée fut moins meurtrière.
Les tambours résonnèrent de plus belle dans le camps du Jin...

Le général se tourna alors vers Lin...

- Qu'allons nous faire de ces flèches ? Certes, cela augmente nos réserves, mais cela exposerait les notres, si nous mettons les archers sur la muraille...Sortons par les conduits et menons une guérilla ou replions nous dans les rues.. A ce rythme, nous ne tiendrons pas longtemps..

Une deuxième flèche siffla aux oreilles de la jeune femme, qui grimaça sous l'impact...

- En tout les cas, vous ne pouvez rester sur les remparts, c'est trop risqué...

Liu Bao

- Bah ! Comment en aurais-je une...

Ou Gun s'arrêta d'un coup, et le crissement d'une feuille parvint aux oreilles de la jeune aveugle...Une respiration brusquement arrêtée se fit soudain entendre...

- Qui va là ? cria Ou Gun qui donna à ses hommes un ordre silencieux de la main... Personne n'échappe à Ou Gun, l'Oeil Divin !

La jeune stratège sourit avec dérision.

– La flèche qui sera plus rapide qu'une anguille n'est pas encore taillée, Wang Da Jie. Mais vous avez raison. Récupérons les flèches et replions-nous. Cette forteresse ne tiendra pas, nous ne sommes pas assez nombreux. L'honneur voudrait que nous mourrions sur ces remparts, mais le bon sens commande de mener une guérilla qui leur causera des pertes en limitant les nôtres. Laissons les machines de siège leur briser l'échine pendant que nous nous préparons à les recevoir. Des archers sur les toits, bien cachés et dispersés, devraient faire de nombreux dégâts. Et nos pièges les attendent si nous savons les y mener. Ils paieront cette victoire dans le sang, foi de Lin !

Un éclat de fierté féroce passa dans son regard. Elle se sentit toute drôle. Elle n'avait jamais aimé la violence, et voilà qu'elle cherchait à faire le plus de dégâts possibles avant de mourir. N'était-ce pas mesquin ? Le bon sens dont elle se réclamait ne demandait-il pas la reddition, quand tout était perdu ? Elle se ressaisit. La reddition dans la honte n'était pas une option.

Je me retourne brièvement en espérant que mes poursuivant se mangeront la corde.

Je commence a désespérer, je crains de ne pas arriver à temps, les archers Jin attaquent déjà. les armes de siège vont prendre le relais et ensuite ce sera la soldatesque qui déferlera, dans ces conditions je crois que je me fatigue pour rien.

Jaran + Lin

Alors que les soldats se préparaient à replier, laissant les machines de guerre projeter leurs lourds blocs de pierre avec une précision hasardeuse...
Lorsque le cavalier mongol, porteur du message arriva devant les portes de la forteresse, l'un d'entre eux venait de s'écraser à quelques mètres de lui, projetant un vaste nuage de poussière...

- MESSAGER ! hurla l'un des derniers archers à manœuvrer sur les remparts...

* Un Jin n'aurait pas de raison d'avoir peur, entouré des siens, et aurait déjà donné l'alerte... Nous avons donc un ennemi commun. *

Se tournant en direction de la respiration, d'une voix ferme

-"Mon nom est Liu Bao, et je peux te voir. Moi et mes frères jurés, nous cherchons un moyen de briser le siège de la citadelle, ou au moins d'en sauver les habitants. Seras-tu des nôtres ?"

D'un geste discret, elle indique la position de l'homme caché à l'éclaireur.

Liu Bao

Un sifflement méprisant se fit entendre derrière le petit groupe, alors qu'une jeune femme en noir surgit de derrière les taillis, une épée à la main...

- Je suis Zheng Hua, la Plume Noire ! Comment une bande de pouilleux comme vous pourriez venir en aide à la forteresse ? La plupart des citoyens ont déjà quitté les murs pour suivre une bonzesse.
Quant au général Wang...Elle...Il est bien où il est.

-"Nous sauverons les derniers héros de Tian Chi grâce au kung fu de la Mante Céleste et au courage du clan des Mendiants, Da Jie. Nous n'avons pas de jolis surnoms, mais nous ne reculons pas devant notre devoir. Maintenant, rejoins-nous, ou retourne te cacher dans les bois !"