Chronique numéro 1 : Avant la tempête (Cycle de l'Eau)

Alors que Lin demander un bain à l'autre extrémité de la maison, Lu Wu ne put s'empêcher de rire et de s'adresser aux serviteurs devant s'occuper de lui.

"Elle a surement peur que je l'espionne haha. Allez les gars, un bain chaud. Je serais pas chiant avec vous, vous inquiétez pas"

Après que les serviteurs lui ai montré sa baignoire et qu'ils l'ont rempli d'eau chaude. Il leur demanda de sortir et de lui donner des bandages propre. On lui dit qu'on pourrait les lui fournir au dispensaire mais Lu Wu rétorqua par un :

"Je suis pas malade, je veux des bandages propre, c'est tout ... non pas mes vêtements !! Reviens ici bordel ! ..."

Mais le serviteur, zélé fit une grosse erreur, il lui prit ses vêtements pour les laver avant qu'il n'ai eu le temps de dire quoique ce soit ce qui le mit d'une très vilaine humeur. S'il voulait l'arrêter, il aurait fallut sortir à visage découvert. L'hésitation s'empara de lui et le fit douter assez longtemps pour qu'il se résigne à ne pas courir nu dans la demeure. Malgré le stress soudain, Lu Wu put se relaxer et nettoyer son corps sale du voyage et d'une baignade dans un port de pêche. Fort heureusement, la pluie et la neige avait enlevé le plus gros et l'eau ne s'orna que d'une fine pellicule de crasse. Une fois lavé, et détendu, il prit les bandages et ses vêtements devant sa porte. Les serviteurs, obéissant à ses exigences l'attendait dehors, le laissant s'habiller seul.

C'est donc bandé et habillé comme il pouvait avec des vêtements qui valait bien plus que tout ce qu'il pouvait posséder qu'il alla se promener dans la ville. S'il fallait devenir l'un des artificiers du général, autant voir ce qu'il y avait comme matériel

Xiao Guang

Lorsque Xiao Guang ouvrit les yeux, le soir était déjà tombé sur Tian Chi.
Un homme était penché sur le feu qu'il entretenait, avec une certaine gravité.
Assis sur les talons, il déposa un filet à écrevisse près de la couche de la jeune femme...

- Vous croyez que c'est à cause de moi, n'est ce pas ? Je pense que vous avez raison...C'est de ma faute... fit la voix de Jin Lan Si, le visage toujours fixé sur les flammes...

Lin Xiao Yu

Xiao Yu s'éveilla doucement, amollie par le bain chaud et le confort du lit chauffé, confortablement molletonné..
Un étui en bambou de grande taille avait été déposé sur la table et scellé par la marque distinctive du maître de la forteresse...
Dehors, le vacarme joyeux d'une troupe de musicien itinérants commençaient à réchauffer les rues froides de la citadelle

Lu Wu

Flânant dans les rues, le jeune pirate s'aventura vers les hauteurs de la forteresse, attiré par le martelement constant qui rythmait le quartier du sommet, le plus proche du grand lac.
Quatre immenses pavillons, aux fenêtres larges, semblaient cracher de puissantes flammes alors que le matraquage de l'acier achevaient de donner un aspect monstrueux à l'ensemble.
L'arsenal de la forteresse devait se trouver dans ces quartiers austères, perchés au milieu d'un paysage paradisiaque : la proximité du lac permettait d'alimenter les forges en eau et de prévenir tout incendie.

- Halte civil ! Tu n'es pas sensé flâner dans la zone militarisée cria une femme coiffé d'une large casque de bois laqué et armée d'une pique

Yin Qiu

- Incroyable qu'elle ait réussi à avoir autant de la part de ce pingre ! Il mangerait de la mauvaise herbe pour ne pas avoir à payer de quoi manger et il lui offre l'armoire d'une princesse impériale...

- Ha...Ne me dis pas que tu es jalouse parce que ton mari a tout perdu à Jilin !

- Mon mari a encore suffisamment pour nous faire vivre correctement ! Jalouse de quoi ? Ce Fan Chou est un vrai pou, je préférerais me tuer sur le champ que de lui servir une coupe de vin !

Un groupe de jeunes femmes s'était agglutiné à la sortie de l'échoppe d'un artisan de vêtements et de parures, dont un commis ne cessait de faire des aller et retour, les bras chargés de paquets de soies somptueuses.

Qing Yu Yan

Le remède faisait son effet, mais la fatigue persistait et Yu Yan sentait ses jambes devenir de coton. Elle avait réprimé plusieurs nausées lors de ses emplettes, qui l'avaient littéralement mise sur les rotules.
Le texte de la pièce était resté bien en évidence sur la table, sous la forme de plusieurs rouleaux de bambou, mais en bonne artiste, elle le connaissait déjà presque par coeur.
La troupe avait commencée ses premiers préparatifs, en donnant quelques démonstrations musicales et acrobatiques sur la grand place... Elle avait encore tout le temps pour se mettre en jambe et s'entretenir avec le maître de la troupe.

Bai Hou

Les lèvres de la jeune femme se mirent à trembler violemment aux propos du mendiant.
Sa main projeta l'épée au loin dans un vacarme épouvantable, puis gifla brusquement le visage de Bai Hou

- Où étais tu pendant tout ce temps ? fit la jeune femme qui arracha son casque, laissant clairement apparaître ses longs cheveux défaits, et martelant le torse du vagabond de coup de poing, le visage inondé de larme, la voix brisée par la colère et la tristesse Où étais tu lorsque père avait besoin de toi ? Où étais tu lorsque mère est morte ? Où étais tu lorsque je suis restée seule à les enterrer, lorsque tout le monde nous a tourné le dos, lorsque l'on crachait sur notre nom ? Où étais lorsque ses yeux te cherchais ? Tu reviens maintenant, lâche ? Tu reviens quand tout est fini ! Je ne veux pas te voir ! Tu n'es pas mon frère...Tu n'es rien ! Tu n'es personne ! Va t'en Qi Bai...Tu n'es rien !

Je me redresse lentement, prenant dans mes mains le filet de pèche avec une incompréhension que les paroles de Jin Lan Si leva. Je retins un hoquet de souffrance en serrant le filet dans mon poing jusqu'à sentir chaque maille brûler ma chair.

Je reste une longue minute silencieuse, me remémorant son sourire, ses pirouettes, son petit courage d'enfant. Je savais déjà qu'il était m... parti, mais en avoir la certitude anéantissait définitivement tout espoir. Il ne reste qu'une chappe de souffrance.

Je baisse la tête, essuayant les larmes qui coulent sur mes joues.

- Je vous remercie d'y être allé. Ca n'a pas dû être évident...

Je tente de respirer profondément mais le sanglot coince ma gorge. J'arrive cependant à prononcer ces quelques mots, alors que les paroles du brigand me reviennent :

- Ce n'est pas votre faute, mais la mienne. Je m'étais rendue responsable de lui...

Ma phrase se brise dans un silence lourd.

Alors que le garde lui bloquait l'accès à la gigantesque forge, Lu Wu qui, il l'avoue, avait l'air louche, prit une voix tout à fait naturelle. Lui était là pour rendre service, il espérait surtout que les gardes avaient recu le message de la part du général

"Ola molo soldat, moi c'est le général Wang qui m'a dit que vous aviez besoin d'un artificier. Je suis là pour combler cette lacune"

Le vagabond lâcha son bâton de marche qui tinta une dernière fois en heurtant le sol et il serra Rong dans ses bras. Il ne pouvait s'empêcher de penser que même les années ou les épreuves passées n'avaient pas ébréché le caractère impossible de sa petite sœur.

Sans chercher à s'excuser, Bai Hou répondit sur un ton neutre.
J'étais au loin, en train de finir ma formation comme père l'aurait sans doute souhaité.
Je suis infiniment désolé des épreuves que nous avons passés.

Ne crois tu pas que j'ai aussi ressenti cette haine envers notre famille lorsqu'à mon retour à la maison tout n'était que chaos, qu'à la place de père se trouvait un Gou dan...
Ne crois tu pas qu'il était plus sage de disparaitre pour renaitre plus tard que de se retrouver la tête au bout d'une pique ?

Le singe blanc prit alors une profonde inspiration et finalement ajouta :
Si je t'importe peu alors laisse moi rejoindre les premières lignes de l'armée...

Yu Yan prit une collation, s'échauffa tranquillement en répétant son texte, profitant de son isolement pour se concentrer et sentir tous ses muscles et ses tendons répondre à la moindre de ses sollicitations. L'effort l'aida à repousser le malaise et à faire le vide dans son esprit, et une bonne décoction à base de ginseng lui donna le coup de fouet nécessaire à tenir toute la soirée.

Elle se rendit ensuite à l'endroit où la troupe avait installé sa scène et alla à la rencontre du vieil acteur. S'inclinant avec déférence devant lui, elle lui sourit et dit d'une voix douce :

- Bonsoir, honorable Jiao Hai Deng. J'espère que vous vous portez bien. Avez-vous besoin de moi avant que je n'aille me préparer pour le début de la représentation ?

Xiao Guang

Fixant toujours le feu, le bandit secoua la tête pour montrer son désaccord avec Xiao Guang

- Toute ma vie, j'ai donné une image...J'ai joué un rôle...J'ai menti...Ce gamin...Il a fait ça parce qu'il voulait être comme moi, pas vrai ?

Le bandit étouffa un ricanement méprisant

- Être comme moi...Bon sang...Quel héros...J'ai passé mon temps à entretenir une image plutôt qu'un idéal...Finalement, c'est pour moi que je faisais tout cela...Pour me persuader que j'étais capable de faire quelque chose...Je n'ai jamais été fichu que de voler des poules et mentir à des femmes que je fuis et qui valent dix fois mieux que moi....
Être comme moi....Il serait encore en vie s'il avait eu un autre modèle...Un modèle valable...C'est moi qui l'ai tué, en fin de compte...

Lu Wu

- Ho ? Fit la jeune femme en rangeant sa pique.... Je...Et bien...Je ne savais pas...Je crois que le maître artificier est mort l'autre jour...Je vais vous emmener voir notre sergent...

La jeune femme tourna les talons, et se dirigea vers un bâtiment qui avait du autrefois servir de silo.
Les femmes l'avaient arrangé avec un sens pratique qui auraient pu surprendre les militaires aux idées arrêtées : les protections étaient intelligement agencées de manière à protéger l'intérieur tout en permettant une étroite surveillance de l'extérieur.
La baraque devait comprendre une soixantaine de femme, armées simplement de cuirasse en bois laquées en noir et de pique à l'embout en fer...
Rassemblées autours d'un feu au centre, elles devisaient joyeusement, tandis que plusieurs d'entre elles entonnaient les chants de leurs régions d'origine, sous le regard affectueux d'une femme d'une quarantaine d'année, aux traits doux.
Son oeil droit, blanc, était barré d'une cicatrice large qui barrait son visage, enlaidissant ce qui jadis avait du être séduisant...

- Voici le sergent Yun. C'est elle qui est en charge du régiment lorsque la cheftaine assiste aux réunions lui annonça la jeune femme

Bai Hou

La jeune femme repoussa violemment Bai Hou, le dardant d'un doigt accusateur

- Ta formation !? fit-elle avec mépris Regarde toi, Qi Bai...Ta formation en quoi ? En sac à gnôle ? Ton apparence est à ton image "Da Ge", tu es puant, crasseux et repoussant. Les deux mots "Grand frère" avaient été crachés plus que prononcé, et l'officier avait vraisemblablement sciemment fait fi du protocole en appelant son aîné par son prénom...
Je vais te dire la vérité : tu es un lâche, qui n'a pas su protéger père lorsqu'il avait le plus besoin de toi...Ne te cherche pas d'excuse tu es méprisable !
Tu es désolé, hein ? Tu t'attendais à ce que Xiao Rong te prépare le thé, lorsque tu es rentré chez nous après le déluge ? Sais tu ce qu'ils ont fait avec le cadavre de notre père lorsqu'il est mort ? Ils l'ont laissé sécher à la porte de la ville et ont fait fouetter ceux qui tentaient de le décrocher...
Mère avait conservé son armure, elle l'a cachée pour ne pas qu'ils la prennent, elle la frottait tous les jours en disant "Qi Bai va revenir...Qi Bai va revenir...". Elle ne disait plus que cela...Et un jour, elle s'est tu...A la fin du deuil, elle s'est jeté dans le puit.
Tu étais là pour voir ça ?

Wang Rong, détacha le plastron de l'armure et le jeta au sol

- Voilà ton du, Qi Bai...Voilà ce qui aurais du te revenir...Un morceau de métal dont tu pourras tirer quatre sapèques et te saouler pendant dix jours...Prends le...Va "au front"...Et surtout, ne reviens pas...

Qing Yu Yan

Le vieillard agita les mains avec force gestes exagérés, remuant son éventail avec vigueur

- Si j'ai besoin de vous, mon enfant ? Mais vous êtes le clou du spectacle....Le temps que le cortège arrive à la résidence du général et c'est à nous !
Souvenez vous l'entrée en matière est la danse du serpent...Kui Rou et Meng Lin vont jouer les rôles des deux chasseurs de démons qui tentent de vous attraper...Tout le public n'aura d'yeux que sur vous à ce moment là, ne prêtez pas attention à leurs scènes...

Yu Yan n'avaient pas encore vu les dénommés Kui et Meng, deux athlètes bariolés aux couleurs des héros martiaux de l'opéra...
L'entrée en matière du texte ne faisaient figurer ces deux rôles que de manière très abstraites, en théorie les deux acteurs ne devraient pas se trouver sur scène à ce moment, mais bien plus tard.
Toutefois, les troupes de théâtre avaient parfois leurs interprétations de la pièce et pouvait forcer sur les démonstrations martiales : en bon professionnel, le vieil homme devait sans doute penser que Wang apprécierait plus les acrobaties guerrières que les mouvements de danse...

Yin Qiu

L'eunuque fût probablement déçu lorsqu'il passa dans les rues d'habitations du haut quartier, le curieux pirate au visage bandé avait quitté les lieux pour se diriger vers les forges, tandis que la jeune noble n'avait pas quitté ses quartiers où brûlait encore quelques bougies.
Une fanfare de musicien interrompit ses pensées à grand renfort de cymbales et de flûte chinoise.
Deux acrobates, grimés en singe exécutaient des cabrioles et menaçaient une foule hilare avec des bâtons sous le regard d'un troisième acteur, portant le costume de Sun Wu Kong, le roi-singe du célèbre récit du Pèlerinage vers l'Ouest...
La scène éclairée par une dizaine de porteur de lanterne avait beaucoup de succès auprès des gens, qui applaudissaient et hêlaient les héros de la soirée, qui bondissaient aux rythme des cymbales de cuivre...



[Les masques de Sun Wu Kong sont les plus connus de l'opéra de Pekin]

Suivant la garde au coeur du régiment de femme, Lu Wu ressemble plus à un touriste qu'à un maitre artificier. Son visage louche, toujours enroulé dans ses bandages contrastait totalement avec ses habits bien trop cher pour lui (non sans rire on peut manger pour 3 semaine avec ces habits). Une fois devant la sergent, le jeune homme ne s'attarde pas vraiment sur l'entaille posée sur son visage. Les cicatrices sont les marques de la vie, qui n'en a pas ne peut pas vraiment avoir vécu. Toutefois, le visage doux de cette femme était assez troublant. Comment une telle beauté avait elle était lancée dans la bataille ? Encore un mystère que Lu Wu ne résoudrait pas, de peur qu'on veuille résoudre le sien. Il salua la supérieur en avec un ton tout aussi nonchalant que tout à l'heure :

"Salut, je suis le nouveau maitre artificier. Diantre, si je viens bosser ici tout les hommes de la villes vont croire que j'ai un harem ... ou que je suis eunuque ... enfin bref. Je sais faire des explosifs, des poisons, des fumigènes, en général tout ce qui brule, fume et tue"

Bai Hou s'imprégnait de la colère de sa sœur, et comprenait la rancœur qui l'animait.
Il avait du remord. N'avait il pas cherché sa famille lors de son retour au pays ? Pourquoi ne les avait il pas trouvé ? Est-ce-que tout ceci aurait pu être différent ?
Il se rendait peu à peu compte de ce qu'il était devenu, de l'image qui se dégageait de lui même : un insignifiant vagabond, un moins que rien aux yeux de tous, puant, crasseux et surtout ivrogne.

Il ne disait mot, fixait simplement Rong dans les yeux. Le visage du vagabond s'était lissé, aucune expression, aucun sentiment, rien...

Finalement, il ramassa son bâton et quitta sa sœur.

A la sortie de la salle, il demanda où était les quartiers attribué à Dame Lin, puis une fois l'information en sa possession il parti la rencontrer. Il réfléchissait à la façon de formuler sa requête à Xiao Yu : Xiao Yu, pouvez-vous me rendre un service ? Pouvez-vous m'aider ? Puis-je écrire une missive pour que vous la remettiez au Général Wang ? Il ne savait pas comment le formuler. Sa trop longue période d'errance lui avait fait perdre une grande partie de son éducation.

Au fond de lui Bai Hou sentait qu'il avait la force et l'envie de devenir ce qu'il aurait dû être : le digne héritier de son père.

Alors que Jin Lan Si parle, je me rends compte que beaucoup pourraient se rendre coupable de sa mort, à tort. On pourrait aussi accuser ses parents décédés, les Jins, et quoi d'autre encore ? Cela rendrait-il le sourire absent ? Se culpabiliser ne sert à rien, sinon souffrir plus, je m'en rends compte soudain.

Aussi c'est d'une voix étrangement sereine que je réponds :

- Non.

Je marque une pause, tentant de choisir mes mots, sachant que peut-être l'homme en face de moi m'écoute comme il n'a jamais écouté personne.

- Quelles que soient les raisons pour lesquelles vous êtes ce que vous êtes, vous donnez, par vos actes, le sourire aux gens, vous redonnez espoir aux plus miséreux. Si c'est une juste une image que vous donnez, alors cette image est belle, et se justifie en elle-même. Xiao Hu Li a voulu vous suivre. Est-ce votre faute ? Au moins lui aurez-vous donné l'image d'un monde plus juste, ou des héros existaient pour réparer la cruauté de la société des hommes. Au moins aura-t-il sourit pendant sa trop courte et triste vie. Est-ce cela que vous regrettez, Jin San Li ? Est-ce là si condamnable ?

Je marque une pause, et ajoute sans ciller - peut-être parce que la gravité du moment m'ôte de l'esprit toute pensée égoïste ou vaine :

- Qu'importe ce que vous avez fait à la fiancée - ou la soeur, que sais-je ? - du général, ou à votre amie la guerrière. Cela est du passé, désormais. Mais si vraiment vous regrettez ce que vous avez fait, alors sans doute devriez-vous vous amender auprès d'elles, ou, du moins, jurer de ne jamais refaire les mêmes erreurs. On ne devrait pas commettre d'actes capables de nous donner des regrets ou des remords.

Yu Yan acquiesça avec le sourire et répondit :

- Je connais cette danse, ne vous inquiétez pas. Si vous le permettez, je vais aller enfiler mon costume et terminer de m'échauffer. Tout doit être irréprochable pour cette représentation, j'en suis tout à fait consciente. A tout à l'heure, maître.

La présence des deux danseurs au début de la pièce la titillait, surtout après ce qu'elle avait déjà remarqué. Elle décida d'ouvrir l'oeil et le bon durant le spectacle. Mieux valait prévenir que guérir.
Après avoir salué ses partenaires et discuté aimablement avec tout le monde, elle se maquilla et se prépara pour son rôle, puis se mit en jambe. Ce n'était pas le moment de se blesser.

Lu Wu

La plaisanterie de Lu Wu sur le "harem" jeta un froid glacial sur toute l'assemblée.
Le sergent soupira en saluant l'artificier....

- Les appartements du maître artificier sont proches du bâtiment où l'on stocke les réserve de métal, soldat...Il ne reste pas grand chose à l'intérieur. Nous manquons cruellement de ressources.

Les jeunes femmes commencèrent à murmurer plusieurs commentaires probablement désagréables, au ton qu'elles employaient, et le sous officier lui avait répondu avec une certaine dureté, de manière à échanger avec lui le moins de mots possible...

- Silence...Reprenez la garde. Le deuxième groupe retourne au baraquement conclu t-elle pour disperser les guerrières mécontentes... Quant à vous artificier, je pense que vous avez à faire.

Bai Hou et Yin Qiu

L'eunuque put observer la qualité de la troupe en question : la plupart d'entre eux étaient loin des habituels itinérants de campagne, mais bien un groupe digne de figurer parmi les festivités impériales des grandes cités. Comment diable s'étaient-ils retrouvé dans un endroit aussi désertique que Tian Chi ? La pièce principale devait être joué dans la cour principale de la demeure du général Wang, tandis que le reste de la troupe tiendrait une représentation moins intime sur la grand place du haut quartier.
Le mendiant lui, sortit en titubant des quartiers généraux, passant à travers la foule en liesse, le regard vide et l'air hagard.
La jeune moniale avait été vue la dernière fois près du petit temple bouddhiste du quartier Est, sur la petite colline près du dispensaire...

Xiao guang

- ...la fiancée...[i] répéta Jin Lan Si avec un rire froid...

Il se tourna enfin vers Xiao Guang et saisit ses mains avec gratitude.

- Vos paroles sont pleines de bon sens Shifu....Je...Vous avez raison...Il est temps prendre ses responsabilités et réparer ses erreurs... fit-il plein d'une détermination brusque et mal contrôlée... Je vais...

Brusquement un craquement dans l'allée qui menait à la petite colline lui fit tourner la tête....

- Excusez moi !

Se glissant à travers la fenêtre supérieur du petit temple, il disparût avec rapidité de la pièce pour se fondre à nouveau dans l'obscurité

Qing Yu Yan

Lorsque la danseuse fût enfin prête, l'émoi qu'elle provoqua parmi les membres de la troupe fût immense. Seul le vieil homme exultait en silence, un mince sourire sur son visage maigre..
La porte du petit théâtre s'ouvrit, libérant le groupe destiné à jouer devant le seigneur des lieux : un groupe de musicien vêtu de blanc joua immédiatement un air empreint de majesté et la foule d'amateur qui avait attendu les "premiers rôles" fut secoué d'un silence d'admiration à la vue de l'actrice principale....
Une immortelle aurait posé son pied sur l'estrade que le résultat n'en eu été différent.
Le cortège prit dès lors une tournure quasi seigneuriale tandis que le foule se battait presque pour entr'apercevoir qu'un bout de voile de la danseuse...
La troupe, plus restreinte, arrivait bientôt à hauteur des acrobates et Yu Yan put apercevoir l'eunnuque auquel elle avait adressé la parole la veille, revenu apparemment sain et sauf de son expédition...