Liu Bao : La fin de l'errance

Plusieurs jours à errer sans rien avoir à se mettre sous la dent...C'était à cela qu'était actuellement réduite la jeune aveugle, qui errait déjà sur les chemins du Nord, dévastés par la guerre.
La plupart des villageois étaient partis se réfugier vers les villes, pensant échapper à un sinistre destin dans l'espoir illusoire que les murs épais les protégerait de la sauvagerie des hommes.

Car les Jin ne se contentaient pas de raser les villes, mais leur faisait ployer le genoux à terre et asservissait leur population, en faisant régner un climat despotique de délation, de soumission et de crainte sur les cités occupées. Les mouvements de rébellions étaient écrasés de manière méthodique et brutale, de sorte que les exemples faits dissuadent les éventuelles récidives.

Poussée par la faim et le besoin de retrouver un abris chaud, malgré le manque cruel d'argent. En ces temps de malheur, trouver une âme généreuse relevait du miracle

Liu bao soupira, résignée, en reprenant la route.

Le gargouillis joyeux de l'eau courante l'avait attiré, et avec lui l'espoir d'eau fraiche et – peut-être – d'une belle grenouille bien charnue. A présent qu'elle était toute proche, elle pouvait sentir l'odeur caractéristique de la charogne. Elle frissonna – étant incapable de localiser précisément un corps, la mort était pour elle comme une présence diffuse, menaçante, enserrant les témoins entre ses doigts putrides. Décidément, elle ne pouvait pas passer la nuit ici.

Elle repartit donc, sentant les rayons faiblissant du soleil éclairer une dernière fois son visage. Bientôt, il ferait nuit, mais cela ne faisait guère de différence pour la jeune aveugle. Tant qu'elle marcherait, le froid l'épargnerait. Tant qu'elle continuerait à mettre un pied devant l'autre, l'espoir d'un avenir plus clément pouvait subsister...

L'odeur bienfaisante d'un bol de nouille brusqua quelques instants les pensées résignées de la jeune aveugle...
Elle ne pouvait la voir, mais elle s'imaginait facilement l'horrible taudis constitué de quatre planches et trois tables, autour desquels quelques voyageurs crasseux partageait un bouillon glauque et quelques mauvaises pâtes de blé noir...autant dire un véritable festin pour la jeune errante...

- Da ge, Da ge , donne moi juste le fond ! Juste le fond du bol ! fit une voix enfantine qui trépignait autour de l'une des tables.
Elle fût suivie d'un violent bruit de botte heurtant un postérieur encore fragile

- Ôtes toi de mon repas, morpion ! Tu vas me le salir...Hé !

Un rapide bruit de pas très léger, presque comme ceux d'un chat indiqua à Liu Bao qu'un second enfant avait filé, probablement avec l'un des bol présents sur la table.
Le plan se passait sans accroc jusqu'au gémissement imprévu de celui qui détournait l'attention

- Alors petit saligaud ! Ta petite copine va peut-être finir mon repas, mais toi, tu vas passer un sale quart d'heure..

- Da ge, Da ge ! pleura la petite voix, cette fois ci beaucoup plus sincère Ne me bats pas ! Je ne connais pas l'autre enfant !

Liu Bao accelère le pas, et trouve facilement la porte de la masure, qu'elle pousse sans hésiter. Marquant une petite pose, elle lance à la cantonade d'une voix aussi assurée que possible

-"Da ge, l'aumône pour une pauvre aveugle !"

Elle pose un regard mort dans la direction d'où venaient les voix, semble hésiter un instant, et ajoute d'une voix sourde

-"...et pour ses petits frères."

La personne, que Liu Bao percevait comme lourde, sentant la crasse et le mauvais vin, éclata d'un rire mauvais...

- C'est un cortège de parasites, nom d'un chien !

L'assemblée répondit par quelques rires gênés et l'aubergiste intervint, d'un pas aussi traînant qu'hésitant, qui transpirait la peur..

- Ha, ha, Da Ge.... Inutile de s'énerver, il suffit de mettre quelques claques à ces garnements et je me m'assurerais qu'ils ne viendront plus troubler votre repas...Vous avez compris, les crasseux ? Fichez le camps et Da Ge sera indulgent ! Ha ha...

Un mouvement violent de la part du pesant personnage fit crier le petit mendiant alors que la voix grasse de l'importuné résonna dans l'auberge

- Depuis quand décides tu pour moi si je suis indulgent ou non, vieux débris ?

- Mais..Je..Bien sûr non, Da ge...

- Je punirais ce petit fils de garce et sa grande soeur dans la même foulée...Sers leurs une soupe ! Dans une écuelle à porc, celle derrière ton auvent, elle m'a l'air suffisamment répugnante ! Ils ont faim ? Qu'ils mangent ! Qu'ils mangent comme les parasites qu'ils sont , la bouche dans la merde et le regard implorant ! Allez ! Va la chercher

- Bi..Bien...Je vous ramène cela, hé hé...

Le pas effrayé et trottinant du vieil homme se fit de nouveau entendre et il revint bien vite en traînant un baquet à l'odeur répugnante

- Mets y des nouilles et des travers de porc ! fit l'homme furieux.... Et vous, mes agneaux, mangez !

Le visage de la jeune aveugle passe par plusieurs couleurs, dont la dominante est clairement le rouge. Elle sert les dents et avance un jambe, genoux légèrement rentrés, en sifflant

-"Quelle générosité Da Ge... Laisse-moi te remercier d'une accolade fraternelle..."

Les sourcils de la jeune fille se froncent, tandis que ses yeux se fixe sur un point invisible, quelque part derrière les protagonistes. Une lente expiration fait le vide en elle, tandis qu'elle s'emplit des moindres bruits et vibration de la pièce. Du feu qui craquèle dans la cuisine, de la mouche qui vole près de la lampe et de la théière qui goutte doucement, elle n'ignore rien.

Mais ce n'est pas ce qui intéresse la fillette aveugle. Elle concentre son art étrange sur celui qui l'avait si mortellement blessée, sur les battements de son cœur, sur les gargouillement de ses intestins, sur les contractions de son estomac putride. Au fur et à mesure, elle commence à percevoir, vacillante, l'énergie qui parcourt son corps. Un discret sourire éclaire son visage. Elle lit à présent en lui comme dans un livre ouvert, chaque intention hostile se manifestant par une bouffée de yang, chaque ouverture morale ou physique par un reflux du yin.

Avec un lenteur calculée, son pied arrière rejoint son pied avant, genoux serrés, puis s'écarte à nouveau, tandis que ses poings se ferment et que son corps se durcit dans une immobilité parfaite. Elle sembla, à ce moment, plus semblable aux guerriers de bronze, figés dans une immobilité minérale aux côtés des anciens empereurs, qu'à un être humain. Dans un murmure, elle ajouta

-"Si tu t'excuses maintenant, j'épargnerai ta vie, Lao DongXi."

L'homme éclata de rire aux manigances de la jeune aveugle et éructa juste à coté de son visage, dégageant une désagréable odeur d'ail et de porc mariné.

- Regardez moi cette petite traînée ! Elle se serre déjà contre moi et veut jouer aux tigres ! Ha ha ha ! Je vais te donner une leçon, oeil d'aigle, et je ferais en sorte que même les yeux crevés, tu n'en manques rien...

Le sifflement de ses manches est lent et lourd, il prépare sans doute un mouvement verticale du tranchant de la main. Le brusque arrêt dans sa respiration indique le moment auquel il va frapper. Il ne retient rien de sa colère, ni de sa force, il frappe pour blesser.
Dans moins d'un instant, son avant-bras frappera l'épaule de la jeune fille.

Tout en reculant sa jambe avant, Liu Bao lève légèrement le bras situé en du côté du coup, et balaye ce dernier du tranchant de la main porté au niveau du coude, déséquilibrant ainsi l'homme. Profitant de la faiblesse ainsi créée dans sa forme, elle fait pivoter à la fois ses hanches et son torse pour place un coup de poing court mais puissant à l'abdomen de son adversaire, selon un trajectoire légèrement ascendante.

Une frappe du second poing, beaucoup plus puissante, part immédiatement après le contact de la première pour frapper le thorax de l'homme selon un trajectoire légèrement descendante. Une chaleur brûlante parcours le corps de Liu Bao alors que ses articulations s'alignent entre le sol et son ennemi, multipliant la vitesse du coup. Une explosion précède le choc d'un millième de battement de cœur, comme si tant d'énergie ne pouvait se dissiper dans une seule dimension.

"La mâchoire d'acier", une technique inventée par la jeune aveugle, venait de se refermer sur son ennemi, et les ondes de choc de ses deux crocs convergeaient vers les organes internes de son malheureux ennemi.

Le choc du être violent car le corps de l'homme recula de plusieurs mètres pour renverser la table à laquelle il était attablé, renversant par la même le pot d'eau où marinaient quelques raviolis au bouillon, dont le jus brûlant du lui retomber sur l'épaule...
L'homme se releva péniblement, mais retomba à genoux, pour vomir sur le sol...
A moitié étouffé, il resta prostré tandis que derrière lui, le bruit de tabouret indiqua à la jeune aveugle que cinq personnes venaient de se lever d'un coup...

- Da ge ! Tout va bien ?

La main grasse du sans doute chercher à gifler celui qui avait posé la question, mais la position accroupie du brigand ne lui permit pas cet exploit

- Tuez moi cette petite garce !

Les choses commençaient à s'envenimer, car le bruit du métal ne trompait pas : les hommes étaient armés...

Le patron lui commençait à gémir et s'agrippa à l'un des protagonistes qui le repoussa brutalement

- Aya ! Lu yinxiong, ne cassez pas tout je vous en prie: cette jeune effrontée par s'excuser, ayo, ayo...

- Pi Hua ! Elle a blessé grand frère Pang, elle va le payer de sa vie ! Toi : fit une voix jeune et agressive en direction de Liu Bao Je ne vais pas faire de politesse ni même faire attention à ton âge !

Trois pas vers la gauche, ils étaient deux, un autre derrière et deux autres devant...Ils avaient formé un cercle et attaqueraient simultanément...
Les deux derniers avaient une certaines appréhension, celui qui avait parlé bouillait de colère...Les autres étaient plus difficiles à prévoir

Les sourcils de la jeune aveugle se froncèrent, tandis qu'elle évaluait les possibilités. Commençant par feinter un mouvement vers son opposant de gauche, elle frappa d'un coup sec un tabouret sur le chemin pour l'envoyer dans les jambes de celui-ci, avant de changer brusquement de trajectoire pour faire face à l'ennemi le plus agressif, qui tenterait certainement de foncer sur elle. Brossant l'attaque d'un balancement du bras, elle effectue une rotation sur elle-même pour enfoncer son coude dans les cotes de l'adversaire, avant d'enchainer sans perdre une seconde par une frappe de l'autre bras à la gorge, expulsant son énergie d'un cri rauque.

A cet instant précis, elle n'avait aucune idée de l'emplacement de ses adversaires, si ce n'est qu'ils devaient s'appréter à la frapper... Un quart de respiration suffit à faire taire en elle le bruit du monde, pour ne faire apparaitre que les motivations de ses adversaires. Deux frappes de trois quart arrière, respectivement à gauche et à droite. Des coups précis, mortels, portés par une assurance certaine, par une complicité même – les deux hommes avaient dû se consulter du regard. Cette erreur leur serait fatale : le plan arrêté est le plus dur à modifier.

Liu Bao glissa vers les adversaire, les deux bras pliés légèrement en avant, et les écarta d'un mouvement à la fois imperceptible en amplitude et débordant d'énergie, déséquilibrant du même coup ses deux adversaires. Suivant celui de gauche, elle porta une double frappe du tranchant des deux mains, aux tempes, suffisant pour briser un rocher.

Le dernier adversaire, semblait maintenant hésiter, au vu de son yang en chûte libre. Glissat vers celui-ci, Liu Bao ouvrit délibérement sa garde du côté gauche, invitant ainsi à une attaque. Le pas maladroit de l'homme lui permit de se synchroniser sur son attaque, en saisissant la bras tenant la lame au poigne, frappant le plus fort possible de son bras libre d'abord derrière le coude tendu, puis à la tempe, avant de porter un coup de genou dans les cotes laissées découvertes, et de laisser son adversaire s'écrouler.

De nouveau en garde, Liu Bao pris un instant pour évaluer la situation

+3pts de Style

Ce qui se raconterait en quelques minutes ne prit pourtant que quelque secondes.
Un spectateur attablé à l'une des places de l'auberge aurait pu décrire une masse simultanée de voyou se jeter, arme au poing, en direction d'une gamine de 12 ans, avant d'entendre une pluie de coups tomber en grêle sur la meute d'agresseur...
Une mâchoire se déboîta, une bras prit un angle obscène et un corps tomba sur une des tables, dans un bruit de bois fendu et de baguettes de bambou roulant sur le sol...

Pourtant, une violente douleur traversa le dos de la jeune fille et un liquide chaud coula sur ses frêles épaules. L'homme qui avait parlé avait réussi à lui porter une estafilade qu'elle n'avait pas eût le temps de bloquer.
Les deux autres qui avaient préféré rester en arrière lâchèrent leurs armes dans un tintement de métal et quittèrent les lieux en hurlant.. Face à Liu Bao, se trouvait désormais l'homme qui l'avait frappé dans le dos, et dont les gémissements de ses frères au sol couvrait presque la voix...

- Misérable garce ! Si tu t'opposes à nous, c'est tout la bande des Maraudeurs des plaines qui te tomberont sur le râble...Réfléchis bien à ce que tu vas faire ! Tu as eu de la chance jusqu'alors mais ne joue pas avec trop longtemps ! Prête allégeance au frère Pang et tout sera réglé !

Serrant les dents sous l'effet de la douleur, la fillette lance

-"Chien, Liu Bao ne prête allégeance à personne, et encore moins aux hyènes de ton espèce !"

Faisant mine de porter un coup au visage, elle balayage son pied avant d'un mouvement vif, et profite de la perte d'équilibre temporaire pour asséner trois coups de paume rapides au plexus, à la gorge et au visage.

je mets 3 points de souffle en plus pour que les coups soient particulièrement violents et bruyant, et impressionnent aussi les bandits encore sur place, et en particulier le destinataire si il reste debout...

La frappe fit basculer la cible à plusieurs mètres en arrière. Elle émit un craquement sinistre à hauteur des côtes et heurta le mur avec violence...
La majorité des clients avait déjà quitté le rade avec force bruit et l'inévitable arriva...Le galop d'une patrouille de soldat se fit entendre à l'extérieur de l'auberge et le bruit d'armure caractéristique d'un guerrier mettant pied à terre retentit dans les oreilles de la jeune fille...
Cinq garde Jin, en arme firent irruption dans la pièce

- Au nom du gouverneur Nuarchi, que tous mettent genoux à terre sans délai ! fit une voix autoritaire à l'égard de tous Où est le tenancier de cette auberge ?

Une petite voix tremblante sortit de derrière le fourneau

- C'est...C'est moi...Yi Da Fa...

Liu Bao, faisant de son mieux pour ne marquer aucune expression de souffrance malgré la douleur vrillante dans son dos, s'agenouille lentement, un genou après l'autre, les jambes largement écartées, en croisant les bras et en arborant un visage grave comme le ferait un homme.

Le contraste de son comportement avec sa frêle apparence est assez frappant et non dénué d'un certain comique, bien involontaire.

On traîna les blessés de force et les autres clients pour que tous se tiennent sur une ligne droite, tandis que le sergent passait le groupe en inspection

- Yi lao ban, décris nous ce qui s'est passé ici...

Le vieillard se frotta la tête avec gêne et balbutia quelques mots

- Et bien, et bien...Je ne puis vraiment être sûr de l'exactitude de mes propos...Tout s'est passé très vite...

- Parle sans crainte ! le coupa le soldat Le seigneur Nuarchi ne tolère pas le brigandage sur ses terres...Aucune menace ne pourra te toucher si tu es sous la protection du Jin...

- Je peux parler moi ! fit le gros Pang d'un air pitoyable C'est ce petit démon qui nous a attaqué sans raison...Elle et sa bande de petits mendiants, la graine de potence ! Les voleurs à la tire...N'est ce pas, Yi laoban ?

La voix du vieil homme chevrota

- Heu...hé, hé...Oui, ha..C'est...C'est bien cela...

Le sergent se fâcha brusquement, frappant du pied le sol

- Tu voudrais dire qu'une fillette aveugle a détruit la moitié de ton auberge et battu ces vauriens armés seule ? Me prendrais tu pour un imbécile, vieil homme ? Je vais vous dire ce que je pense....Je pense que vous avez insulté la mauvaise personne et qu'un personnage bien plus fort que vous vous a simplement montrer à quelle niveau de médiocrité vous vous trouver...Cet homme est parti, et vous tentez de le couvrir de peur qu'il revienne vous chercher...Yi laoban ! A quoi ressemble cet homme ?

- Je...hé hé...Je ne sais pas...

- Ne me fait pas perdre mon temps ! Si je perds patience, je ne répond plus de rien conclut le sergent Jin

Sans lever la tête, et d'une voix hésitante, la jeune aveugle pris la parole

-"Il... il avait une voix comme le tonnerre... et le sol tremblait à chacun de ses coups ! "

elle semble se prendre au jeux et enchaîne, grisée par son mensonge

-"Il riait à chacun de ses coups, et il a dit qu'il s'appelait Wang Jin. Il a dit qu'il chasserait les Jin avec son armée, et qu'il nettoierait le pays des brigands au passage !"

3 points de souffle dans la description pour simuler l'envolée lyrique

elle s'interrompt soudain, se demandant si elle ne s'est pas laissée emportée...

-"En tout cas c'est ce qu'il a dit, Da Ge."

- Silence ! cria le sergent avec autorité t'ai je demandé d'ouvrir la bouche, souillon ?

Il se tourna ensuite vers ses compagnons

- Wang Jin, cela vous dit quelque chose ? Encore un fanfaron...

Pang ouvrit de nouveau la bouche

- Attendez...Cette gamine ment...C'est

Un bruit de fouet de cavalier retentit et le gémissement de Pang accompagna une légère odeur de sang

- T'ai je dit de parler, à toi aussi ? Toi et ta bande de pitre, tout juste capable de sabrer une gamine....Emmenez les tous...Nous les interrogerons séparément au Yamen...Toi aussi, Yi et la crasseuse...Tu l'aideras à marcher jusqu'à là-bas...

Soudainement refroidie, Liu Bao se lève d'elle-même et se dirige vers la porte, ignorant délibérément le vieil aubergiste

* Ils ne m'enfermeront pas... *

- Reviens ici, la souillon ! Tu fais partie du lot ! hurla le sergent.

Un soldat se dirigea en direction de Liu Bao pour lui saisir l'épaule...

- Tu as entendu le sergent ! Reviens ici !

- Aya ! fit l'aubergiste, en se cachant de nouveau derrière ses fourneaux...

Le contact de la main sur son épaule suffi à Liu Bao pour se faire une idée de la morphologie de son adversaire. Elle commence par faire mine de se retourner en partie, et en profite pour porter sa main gauche par-dessus celle dont elle sent la pression.

* La prise est ferme - imbécile, ce sera ta perte *

D'une brusque rotation du torse, elle passe son bras droit derrière le coude du soldat trop familier, et le rabat avec force vers elle, tout en bloquant fermement la main sur son épaule. Le bruit caractéristique d'une articulation se déboitant lui arrache un sourire mauvais, qu'elle réprime vite en ouvrant tous ses sens, recherchant désespérément une issue.

-"En voila des façons de parler à ta mère, vieux bouc !"

La voix de la fillette avait été un peu trop stridente pour que la fanfaronnade fasse illusion - elle était terrifiée par la situation, et avait du mal à le cacher.

Alors que Ma Huo Yan arrivait dans l'auberge, il fut accueilli par un soldat produisant un bruit d'os déboité et un cri de douleur de sa par. Toujours couvert des crachas dut à son intronisation récente, le capitaine habillé en guenille et armé d'un long baton sentait étonnamment fort une odeur indescriptible. Toujours au coté de Grande soeur Tao, il se stoppa net pour admiré le spectacle son baton toujours sur son épaule. Il s'adressa alors assez fort à la femme à ses cotés (Tao) mais assez fort pour que tout le monde puisse l'entendre dans l'auberge.

"Ca alors ! Moi qui croyait à une auberge et en faites c'est un salon de massage et d'étirement ... Remarqué le gros soldat là bas à l'air d'avoir besoin de faire de l'exercice"

A cette instant Ma posa son baton sur le sol avant de pointer de manière vive le sergent, envoyant un peu de déjection buccales de mendiant sur lui

"Tu as raison, gros soldat ! Pense à ta ligne cela ne pourra qu'être bon pour toi"

C'est alors que ses paroles s'adressèrent à l'aveugle devant lui

"En tout cas, jeune fille je suis impressionné par vos mains expertes, y a-t-il des rendez vous a prendre ? J'ai des courbatures de partout ces derniers temps"

Visiblement surprise par les nouveaux venus, Liu Bao murmure d'un air presque craintif

-"W... Wang Jin Da Ge ?"

Les autres soldats sortirent en trombe, sabre en main, tandis que l'autre se tordait de douleur au sol...
Le sergent entendit la jeune aveugle et fronça les sourcils en direction de Ma Huo Yan...

- Wang Jin ? Qui que tu sois, rends toi immédiatement ! Au nom du généralissime Nuarchi !

Visiblement embarrassée, Bao essaye de détourner le sujet

-"Euh non mais en fait je me suis trompée... Je veux dire..."

Faisant un pas en avant et frappant du pied sur le sol, elle change brusquement de ton

-"Je suis ton adversaire, Lao DongXi ! Cesse de t'occuper de choses sans importance, et viens te battre !"

Voyant que la jeune aveugle semble se débrouiller pour l'instant, Ma Huo Yan tourne son attention vers les soldats qui pourraient tenter de troubler le duel qu'elle a engagé avec Lao DongXi. Le capitaine ne manque pas de faire remarquer à Grande Soeur Tao :

"Elle se débrouille très bien cette petite. Vous ne trouvez pas ? Offrons lui un terrain de duel digne de ses ambitions"